Mon homme, ça fait beaucoup d’hivers trop froids et trop longs que je passe seule à t’attendre. Que je chauffe notre chaumière seule à coups de brindilles sèches pour ne pas que le feu s’éteigne entre nous. Mais ma réserve de petit bois s’épuise. J’aimerais tellement que tu puisses être avec moi, avec nous. Que tu ailles bûcher au fond de cette forêt sombre qui t’habite et que tu en ramènes des bûches que nous pourrions regarder brûler ensemble, au chaud, collés comme avant.
Moi pendant ce temps, j’attends le retour du printemps pour nous réchauffer. Que les oiseaux reviennent chanter leur amour au bord de notre fenêtre. Je souhaite remettre sur la corde notre linge pour qu’il sente le frais, le propre. Mais au lieu de cela, c’est du linge sale que je ramasse derrière toi et qui s’empile telles nos froides rancoeurs et nos chicanes qui n’en finissent plus.
Mon homme, tu le sais comme moi, notre amour bat de l’aile depuis un moment déjà. Il tourne en rond et se pète trop souvent la gueule sur une fenêtre que l’on croit ouverte. Même si à chaque fois il se relève, il est toujours un peu plus abîmé, un peu plus amoché. À un point tel que je ne sais même plus s’il pourra reprendre son envol un jour.
Que se passe-t-il avec toi? Où es-tu? Que se passe-t-il dans ta tête?
Je te l’ai dit, je ne sais plus combien de fois. Je t’en ai parlé, reparlé et rereparlé. Tu n’entends pas. Je t’ai exprimé mes besoins. Tu ne les combles pas. Malgré tous mes efforts à tenir le fort et garder le cap, rien ne change et je n’ai plus d’énergie pour continuer.
Mon homme, n’attends pas qu’il y ait seulement 7% de batterie ou pire 1% avant de te rebrancher à notre couple. Car il sera peut-être déjà trop tard. Car j’aurai peut-être déjà commencé à passer à un upgrade ou pire encore, vouloir changer de modèle de vie.
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