Mon mari,
Ça fait déjà trois mois que tu nous as quittés pour aller travailler à l’extérieur du pays. Au début, je me sentais complètement désemparée. Je me demandais comment j’allais faire pour prendre soin seule de la maison et des enfants.
Et puis le temps a passé. Une routine s’est établie. Les enfants ne manquent de rien, moi non plus. Une vérité s’est imposée à moi : force est de reconnaître que je peux vivre sans toi. C’est possible. Et j’y arrive très bien d’ailleurs.
Oui, je peux vivre sans toi.
Mais je ne veux pas.
Quand je regarde l’album-photo de ma vie, tu en fais partie depuis dix ans. Je songe à notre première rencontre, aux papillons que j’avais dans le ventre quand tu me regardais avec désir. Je revis nos nombreux voyages, je repense à nos escapades en vélo les fins de semaine, la viande que tu faisais griller sur un feu de bois lorsque nous rentrions à la maison. Je revois le long et difficile chemin que nous avons parcouru avant de finalement devenir parents. Les étoiles dans les yeux de nos enfants quand vous jouez ensemble.
Toutes les grandes étapes de la vie, on les a vécues ensemble : l’amour, le mariage, les naissances et même la mort.
Ton gros bon sens me manque. Moi qui suis plutôt émotive et impulsive, ton esprit cartésien m’apaise et me force à me calmer avant de prendre une décision.
Ma vie perd un peu de sa couleur quand tu n’es pas là.
J’ai envie de reprendre à mon compte les magnifiques paroles de la chanson « Debout » :
« Ça manque de sens, j’en perds ma chance, mon cœur est en carence
Quand ce que je vois, tu n’es pas là pour le partager avec moi.
J’ai besoin de toi, c’est tout. »
Reviens vite.
Ta petite gang s’ennuie de toi.
Je t’aime.
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