On a passé des heures à se dévorer des yeux, à se rêver et à se désirer. Des heures à s’admirer de toutes les façons possibles, à se connaître et à se découvrir. À aucun moment, tu ne m’as déçue. Ç’a été un parcours sans faille. On a passé des heures à espérer sans se permettre d’y croire. Jusqu’au jour où toutes nos barrières ont cédé. Jusqu’au jour où tête première, on a plongé dans ce que l’on a cru être réel… pour finalement te voir reculer et prendre peur une fois de plus.
J’ai passé trop d’heures à naviguer entre le bonheur et la tristesse. Trop d’heures passées à t’attendre, à me languir de toi. Trop d’heures à t’aimer et à tout te donner. J’ai passé trop d’heures à me nourrir de ces instants où on était enfin bien toi et moi. Où l’on s’appartenait. Où l’on s’abandonnait. Où l’on était tellement au même diapason.
Je n’arrive pas à comprendre, même aujourd’hui, comment tu as pu te tailler une place si confortable dans mon cœur et mon âme. Comment tu as pu t’installer de la sorte à grands coups de promesses non tenues et d’espoirs déchus. Comment tu as pu vouloir si fort un avenir pour nous deux et qu’aujourd’hui, pris de vertige, tu laisses tomber. Tu nous laisses tomber.
Très égoïstement, je souhaite qu’un jour, tu sois pris de remords. Je souhaite qu’un jour tu te réveilles en maudissant ta vie, devenue terne par mon absence. Je souhaite qu’un jour, tu regrettes ma perte et tout ce qu’elle implique. J’ai coloré ta vie de mille couleurs. Je l’ai pimentée de mon énergie. Je l’ai agrémentée de tout ce que je suis. J’espère aujourd’hui que tu vois un trou béant, un terrain miné par mon absence.
J’ai été ta raison de sourire. Ta motivation à te lever. Ta plus belle façon de t’évader de ton quotidien. J’ai été celle qui t’a fait croire que ta vie t’appartenait et que tu avais la liberté d’en choisir le contenu. J’ai été celle qui t’a fait battre le cœur si vite, pendant si longtemps. J’ai été celle pour qui t’as fléchi des genoux, celle que tes mains ne pouvaient se retenir de toucher, celle que tes lèvres ont embrassée des heures durant. J’ai été l’amour de ta vie, mais malgré tout, celui que tu n’as pas été en mesure de choisir.
On ne se perdra plus par un regard échangé. On ne s’aimera plus de ne pouvoir se retenir. On ne partagera plus toute cette complicité des derniers mois. On ne jouera plus de n’être ce qu’on n’est pas. Et ce que nous ne serons jamais plus.
J’ai tout donné pour m’avouer vaincue aujourd’hui. Je me sens vide de ne plus pouvoir t’aimer si fort, de t’aimer si vrai. Je me sens vide de tous ces espoirs qui ne prendront jamais vie. De tous ces projets que je dois maintenant enterrer vivants.
Je voudrais ne jamais te laisser aller, mais je ne peux continuer à embellir ta vie de la sorte et continuer à me vider de mon être. Je ne peux pas être celle qui te fait sourire, mais que tu ne choisiras jamais en bout de ligne.
Je ne peux pas être celle qui te rend heureux si tu refuses d’être celui qui en fera autant pour moi.
Oh wow! Les mots justes et parfaits. Merci d’avoir ecrit. Heureusement, quand on a vécu tout ça, on sait pertinemment qu’il s’en mord les doigts d’être parti 😉