Ma belle amie, je pense beaucoup à toi depuis hier.
Parce que hier, quand je t’ai entendue au bout du fil, j’ai senti dans ta voix que quelque chose n’allait pas. Depuis le temps qu’on se connaît et avec toutes les histoires à travers lesquelles on est passées, disons que j’ai pas besoin d’un rapport rédigé en quatre sections pour comprendre que tu files un mauvais coton.
Il n’y avait rien de grave, mais tu m’as parlé de ta fatigue et des déceptions constantes que tu vis dans ton couple. Des discussions comme celle-là, on en a eu plusieurs au cours des dernières années.
Mais là, je te sens plus usée, plus blessée, plus triste.
Je suis une maman moi aussi, je sais ce que ça représente, tout ce que tu as sur les épaules. Les enfants, le chum, la maison, le travail, les activités et toute la patente. Mais je suis aussi une femme. Et j’ai le cœur en miettes quand je pense à la relation dans laquelle tu es avec le père de tes enfants.
Quand je l’entends te passer un de ses commentaires de marde sur la largeur de ton joli popotin alors que ton bébé, le troisième de la série, soit dit en passant, n’a pas encore six mois, j’ai de la boucane qui me sort par les oreilles.
Quand je l’entends te répondre comme si tu étais une grosse B.S. quand tu lui demandes de te donner un coup de main dans la maison ou avec les enfants, j’ai envie de lui donner un estifi de coup de pied au cul.
Quand je l’entends parler de la brosse légendaire qu’il a prise avec ses chums la semaine passée alors que je sais très bien que tu étais à la maison à te demander s’il allait rentrer coucher, j’ai un goût désagréable dans la bouche à force de me mordre le dedans des joues.
Quand tu te mets à pleurer au bout du fil en me disant que tu ne sais pas trop ce que tu as… ben, les mots me manquent.
Je me sens impuissante, démunie par rapport à ta peine.
J’aimerais tellement mieux que tu puisses pleurer sur son épaule à lui plutôt que sur la mienne. Parce que moi, j’ai beau avoir toute la bonne volonté et toute l’amitié du monde, ça serait plus naturel que ce soit lui qui te remonte le moral et qui te dise que vous allez passer à travers. Ce serait plus logique que ce soit lui ton coéquipier, dans toute cette aventure-là.
Tu mérites tellement mieux que ça, ma belle.
Parce que moi, je peux ben t’inviter à prendre un verre pour te changer les idées, mais tu sais comme moi que c’est comme mettre un pansement sur une plaie plutôt que de la désinfecter.
Mais je te fais confiance.
Je me doute bien qu’un moment donné, il va y avoir LA goutte de trop… et si je me fie à mon intuition, quand tu vas déborder, tu vas déborder pour de vrai.
Et ce jour-là, ben ta vieille chum va être là pour toi.
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