Qu’on la glorifie en disant que c’est la plus belle affaire de la vie ou qu’on s’en plaigne parce qu’elle tire du jus sur un joli temps, il y a des vérités sur la maternité auxquelles on échappe pas.
#1 La maternité te pète le corps
Ton corps s’en remettra peut-être en partie mais la maternité, ça pète le corps à grands coups de mou de ventre, de vergetures, de graisse qui décolle pu des hanches pis de seins bananes. Certaines sont plus épargnées que d’autres mais toutes les mères portent des marques plus ou moins jojo de leur grossesse et même si incuber un p’tit est tout ce qu’il y a de plus naturel, peu d’entre elles acceptent ces marques-là en faisant un highfive à leur nouveau-né.
Suivant la naissance d’un enfant, l’acceptation de son corps post-grossesse est pratiquement un aussi gros défi que d’élever ledit enfant. La bonne nouvelle, c’est que tôt ou tard, tu vas apprendre à t’en sacrer.
#2 La maternité est raide sur ton couple
C’est vrai que ton bébé est né de l’amour entre toi pis ton chum mais suivant sa naissance, il s’emploiera à le scrapper bien malgré lui. Un bébé, ça rentre aussi raide dans un couple qu’un jeep qui roule à cent-vingt kilomètres-heure rentre dans un orignal sur la 175 en pleine nuit. L’impact ne peut en aucun cas être évité. L’irrationalité des nuits trop courtes, l’impatience des journées trop longues, les brassées de pyjamas à pattes trop nombreuses, le temps qui manque pour votre amour et la montagne de responsabilités que toi pis ton chum vous retrouvez soudainement à avoir sur le dos vous rend un brin moins compréhensifs l’un envers l’autre et atténue dangereusement le feu de votre amour, t’sais.
Y’a pas de formule magique pour continuer de s’aimer. Mais si tu veux que ça marche, il va falloir vous accrocher et apprendre à prendre soin de vous autres en envoyant le p’tit chez Mamie une fois de temps en temps.
#3 La maternité fait de toi une matante
Exit les soirées arrosées, les veillées qui finissent plus pis le ménage qui s’accumule à l’infini devant ton indifférence au désordre; en devenant mère, tu joins le club très sélect des matantes. Pis là, qu’on se comprenne bien : peu importe ton profil, tu deviens une matante à petite ou à grande échelle. Tu respectes les limites de vitesse, tu fais des petits plats maison que tu congèles, tu écoutes toutes les séries qui passent à la télé le soir en te demandant avidement ce qu’il va arriver à la pauvre Béatrice après qu’elle ait finalement rencontré Roger, le samedi matin est consacré au lavage pis à la balayeuse pis le vendredi soir à t’évanouir dans le divan avec le seul et unique verre de vin que tu vas avoir le temps de boire avant de ronfler.
Dans les faits, c’est rien que la vie qui suit son cours pis tu te dis probablement que la vie adulte, ça vient avec le paquet de responsabilités que tu gères depuis que t’as mis bas. Dans la réalité, j’espère que tu prends le temps de rester jeune dans ta tête en faisant des niaiseries une fois de temps en temps. Parce que sinon, la vie devient vite à peu près aussi plate que toi. Ben non, j’ai pas dit ça.
#4 Aucune mère ne sait réellement ce qu’elle fait
L’instinct maternel, c’est clair que ça existe. C’est ça qui te permet d’avoir des intuitions pis toute pour faire la bonne affaire avec ton bébé en cas de doute. Des fois. Sauf que la vérité, c’est que quand on t’a mis ton bébé dans les bras pour la première fois, tu l’as trouvé ben cute mais t’as pas trop su ce que t’étais supposée de faire. Pis ce sentiment d’ignorance là va te poursuivre pendant toute ta vie une couple d’années. C’est ben rare que t’es convaincue de faire la bonne affaire pis tu te remets en doute à temps plein. À moins que tu te mettes à en faire des boutons pis que ça t’empêche de dormir la nuit, j’ai le plaisir de t’annoncer que t’es tout à fait normale parce qu’aucune mère a le manuel d’utilisation de son p’tit pis ça, ça fait qu’aucune mère ne sait réellement ce qu’elle fait.
#5 La maternité t’amène là où tu n’es jamais allée
Rien ni personne ne t’avait déjà permis d’atteindre les sommets du bonheur et les tréfonds du désespoir en dedans d’un gros cinq minutes; ton bébé, oui. Ça fait trois heures que tu essaies de l’endormir en vain, t’es brûlée raide, t’as pas dormi depuis vingt-quatres heures, tu capotes comme t’as jamais capoté pis t’as le goût de t’effondrer en larmes pis tout d’un coup, ton p’tit te fait un sourire pis ton cœur aussi brûlé que meurtri se gonfle de bonheur. De l’extérieur, ça fait pas de sens qu’un simple sourire enraye vingt-quatre heures d’insomnie en une seconde et quart. Mais quand t’es mère, cette réalité-là fait ben du sens. Comme quoi la maternité, c’est quelque chose de magique qui ne s’explique pas toujours.
#6 La maternité est la plus belle affaire de la vie
Même si, dans les faits, les désavantages de la maternité dépassent souvent largement les avantages, ça reste la plus belle affaire de la vie. Aucun bonheur n’égalera jamais celui de mettre un être au monde, de plonger son regard dans le sien et de prendre sa petite main dans la sienne et rien au monde n’altérera jamais le souvenir de ce moment-là. Ni celui du premier sourire, du premier rire et des premiers pas.
Ni celui du premier changement de couche remplie à ras bord de caca jaune, de la première crise de bacon à l’épicerie et de la fois où la gastro a ravagé toute la famille. Mais ça, c’est une autre histoire.
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