Chère amie,
Il fut un temps où nous partagions tout. Que ce soit à l’école, les fins de semaines, pendant l’été… notre quotidien nous ramenait l’une à l’autre, tournait autour de nos conversations, nos fous rires, nos épreuves et nos pleurs. Le temps et les circonstances ont fait en sorte que notre amitié s’est terminée, soudainement, par un beau jour gris. Aujourd’hui, je prends ma plume, après tout ce temps, pour t’avouer que je m’ennuie. Parfois, je pense que je vis une très grande « peine d’amitié », chère amie.
Tu es entrée dans ma vie comme une tonne de briques. Moi, la grande timide; toi la fonceuse à l’humour facile. Malgré nos différences marquées, nous étions authentiques et vivions nos rêves à 100 km/h. Enfants, nous aurions pu conquérir le monde, un fou rire à la fois. Nos prises de bec étaient plutôt épiques, mais à la fois magiques. Aujourd’hui, j’aimerais tant que tu sois là, pour me dire à quel point mes enfants me ressemblent, quand j’avais leur âge.
Tu as subi mes crises d’hormones, tu as vu mes premiers chums, essuyé mes premières brosses. On a trinqué au 0.5% pis on se croyait saoûles. Pour vrai-pas-de-joke. On a dansé à en avoir mal aux jambes, chanté crié à en perdre la voix. On a passé par une gamme d’émotions tantôt ensemble, parfois chacune de notre côté, mais jamais très loin.
Souvent, malgré toutes ces années qui ont passé, je repense à tous ces beaux moments qu’on a traversés ensemble. Je suis nostalgique de cette décennie sans soucis que nous traversions à grands coups de je-m’en-foutisme. Où chaque petit défi semblait une montagne infranchissable mais qui, par la force de notre amitié, devenait surmontable. Je repense à tout ça, à la fois le sourire aux lèvres et la larme à l’œil, en me demandant si, toi aussi, tu y songes. Parfois.
Peu importe les raisons qui ont fait que nos vies se sont éloignées, j’aurais aimé comprendre. Connaître le pourquoi-du-comment. Saisir l’explication de ce qui a fait en sorte que, du jour au lendemain, tu n’y étais plus. Chaque fois que j’y repense, j’ai un pincement au cœur. J’aimerais que tu saches que si j’ai dit ou fait quoi que ce soit qui t’ait repoussée, je m’en excuse sincèrement.
Tu me manques. Beaucoup.
Lorsque j’entends « notre » chanson, je souris. Quand je circule tout près de la maison où tu as grandi, quand je passe devant notre école secondaire, quand je papotte avec des amies que nous avions en commun – c’est plus fort que moi. Tu es là, mon amie.
J’aimerais que tu saches que si nos chemins viennent à se croiser à nouveau, on peut reprendre où on s’est laissées. Qu’on va se sourire, se dire bonjour, aller prendre un café. Jaser de notre bon vieux temps, des années passées et rire à gorge déployée comme avant. Mais… J’ai peur que tu n’oses pas faire les premiers pas. Que tu ne veuilles pas me parler.
Au fond de moi, je ne veux pas croire que tu n’étais qu’une étoile filante dans ma courte vie. J’aimerais, au contraire, qu’on puisse à nouveau se tenir la main pour filer dans une autre galaxie.
Comme avant.
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