Cette question de marde-là, on te l’a probablement déjà posée plusieurs fois après que tu aies fait part de ta frustration à l’égard de ben des affaires. Si les mots employés peuvent varier, ils font souvent référence à un aspect de ta féminité (qu’on parle de tes traditionnelles montées de lait ou du vulgaire sable dans ton vagin).
Bref, le monde a une fâcheuse tendance à mettre ton air bête et fâché sur le dos de tes hormones et de l’hystérie qui vient avec à tort comme si, en tant que fille, tu n’avais pas le droit d’être légitimement fâchée.
Si tu demandes à ta cadette de ramasser ses jouets qui traînent et à ton plus vieux de donner un coup de main en lavant les poêlons sales et que, surprise, les jouets et la pile de chaudrons dégueulasses sont toujours là une un heure plus tard, ça se peut que tu roules des yeux. Non pas parce que tu es une colérique hormonale finie, mais parce que le lendemain, tu risques de démarrer ta journée en mettant le pied sur un maudit petit Lego tout en constatant que tu n’as plus rien de propre pour te faire cuire une omelette. Tu bouilles. Et c’est là que ton chum va possiblement constater que t’es en beau maudit et te demander si t’es patchée.
Au bureau, quand ton collègue te coupe la parole, tu as le droit d’être de mauvaise humeur. Oui madame. Tu as le droit d’être en beau fusil s’il est souvent en retard à vos réunions, s’il n’écoute jamais tes idées ou pire, s’il se les approprie pour les utiliser à son crédit. Après t’avoir traitée comme de la marde, il ne s’attend tout de même pas à ce que tu lui parles avec le sourire dans la voix? Qu’il ne soit pas surpris de ta face de carême. Il la mérite amplement et ce qui l’explique n’a rien d’hormonal.
Même en congé, il peut arriver que tu sois légitimement en maudit. Par exemple, après une journée à la maison avec les enfants, tu peux être fâchée de ta mauvaise journée sans avoir à mettre ça sur le dos d’un quelconque SPM. Ça se peut que tu sois frustrée parce que la journée ne s’est pas déroulée comme prévu. Que ton petit dernier a rempli huit fois sa couche, qu’il a régurgité autant et que tu as dû le laver quatre fois en tout. Que tu pensais avoir une demi-heure à toi pendant la sieste de ton maître de la défécation multiple, mais que ta plus vieille a profité de ce moment précis pour échapper son pot de gouache par terre. Après avoir passé la journée à courir les besoins des uns et des autres, il est fort possible que tu sois désappointée de ne pas avoir pu souffler trente secondes parce que ça ne marchait pas comme tu voulais. Il me semble que ça fait un bon paquet de bonnes raisons d’être de mauvaise humeur même si tu n’es pas dans ta semaine.
Bref, ce que je veux te dire, c’est que ce n’est pas parce que tu es fâchée que tu es automatiquement contrôlée par tes hormones, comme le laissent entendre plusieurs. Si tu es en maudit, tu as probablement tes raisons et tu y as droit sans passer pour celle qui est en syndrome pré-menstruel. Une fille, ça a le droit d’être fâchée. Alors la prochaine fois, ne te gêne pas pour expliquer les raisons de ton air de bœuf.
Tu n’as pas à être mal à l’aise d’être fâchée, c’est plutôt la personne en face de toi qui devrait être gênée d’utiliser un argument aussi vide et réducteur pour expliquer ta colère.
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