J’aimerais te dire que ça va finir par passer, que ta peine d’être toute seule dans ton salon en train de te demander si un jour, ton cœur, ta tête et ton âme vont s’en remettre.
J’aimerais te dire que tu vas arrêter de pleurer à toutes les fois que tu y penseras, que ta peine finira par s’estomper.
J’aimerais te dire qu’un jour tu n’auras plus le même discours, que ce ne sera plus contre-nature de ne pas les avoir à tes côtés.
J’aimerais te dire tout ça, mais je serais bien menteuse. Je ne suis pas prête moi-même à l’entendre, et je ne serai probablement pas capable de te convaincre anyway…
Tu vas me dire de me laisser du temps, que la presque année complète passée à m’adapter à ma nouvelle réalité n’est pas encore assez longue, et surtout que oui, la vie fait toujours bien les choses.
Mais je suis encore là, à avoir ce besoin d’écrire mon chagrin, à vivre chaque minute sans mes p’tits, comme si on m’avait arraché une partie de mon bonheur qui était bien présent depuis leur naissance. Tu vas aussi sûrement me dire que je suis une « drama queen », que je ne suis pas la première à passer par une séparation et une garde partagée, que je vais finir par m’y faire, mais pour l’instant, c’est encore une tristesse qui ne se mesure même pas en mots, de ne pas être avec eux quand vient le temps de les border, de leur demander comment s’est passée leur journée, et de ne pas pouvoir les coller autant que je le veux.
Se séparer, c’est de tourner la page sur une relation que ne nous faisait plus grandir, c’est dire au revoir à une personne qui n’était plus la bonne pour notre parcours de vie, mais c’est aussi s’habituer au foutu silence, à une maison soudainement trop grande, à trop tripper sur ton chat (ou chien, c’est selon). C’est de revenir à qui on était avant d’être une maman, c’est d’accepter tranquillement qu’on n’accompagnera pas nos p’tits à tous les jours de leur vie et c’est tout simplement contre-nature.
Se séparer, c’est aussi pleurer en regardant leurs photos sur tes murs du salon, essayer d’occuper ta tête toute la journée, mais surtout le soir quand tu tombes toute seule avec toi-même, et c’est de te répéter sans arrêt : « Tout est parfait ».
Paradoxalement, c’est drôle d’avoir parfois souhaité avoir un break d’eux, d’avoir voulu secrètement les vendre lors d’une crise de bacon parce que je n’ai pas voulu acheter un autre gogosse de La Pat’Patrouille de marde, et d’avoir voulu être ailleurs en entendant leur millième chicane. On dit souvent qu’on apprécie davantage lorsqu’on perd quelque chose ou quelqu’un, et c’est peut-être là justement le positif de la situation : revenir à l’essentiel pour ne miser que sur les moments de qualité.
Ma « pas-tant-grande » expérience de maman séparée peut par contre te dire ceci : je te promets que tu vas prendre conscience de la chance que tu as lorsque c’est tes journées de garde. Tu vas vouloir encore plus prendre deux minutes pour jouer au jeu de mémoire, celui-là même que tu n’avais pas vraiment le temps d’apprécier avant. Tu vas vouloir encore plus t’imprégner de leur odeur. Tu vas remarquer à quel point ils ont grandi en une semaine. Tu vas tellement avoir hâte de les retrouver que tu vas compter les dodos, comme avant Noël. Tu vas traverser cette tempête en t’apercevant à quel point tu es forte et résiliente. Tu vas te rendre compte combien tu es courageuse. Tu n’auras plus peur d’affronter de grandes peines, parce que tu auras déjà affronté une des pires. Tu vas rapidement voir que ta soirée que tu redoutais tant, sera finie et qu’on sera le matin… qu’encore une fois, tu auras passé au travers.
Tu vas même prendre le temps d’apprécier ton bain chaud et ton livre qui occupent ta tête quand ça fait trop mal. Tu vas aimer tes soirées à marcher seule qui te permettront de réfléchir et de faire le point sur ta nouvelle vie. Tu vas retrouver avec grand bonheur tes amies, ta famille, tes loisirs, qui étaient peut-être un peu disparus dans les dernières années.
Et finalement, tu vas te rendre compte en arrivant au bout de ce texte que tes larmes ont séché, que tu souris en te disant que tu as presque réussi à te convaincre; que ta peine est toujours là, mais un peu moins grande.
Si j’ai un conseil à te donner, c’est de vivre intensément tous ces moments : les bons comme les moins bons. S’il le faut, prends une seconde, une minute à la fois. Ton petit cœur a besoin d’être recousu. La cicatrice sera fort probablement là, mais j’ose croire qu’elle guérira bientôt. Et surtout rappelle-toi : tes p’tits méritent d’être heureux… peut-être que leur bonheur passait aussi par ta séparation.
J’aurais réellement aimé te faire un texte rempli de paillettes, d’arcs-en-ciel et de Calinours, mais j’en étais incapable. Je voulais simplement te dire que je partage et comprends ta peine. Tu n’es pas toute seule… oui je sais, ce dernier passage ressemble étrangement aux anciennes publicités de Tel-Jeunes avec Marina Orsini. C’est surtout parce que je voulais finir avec une touche humoristique…
J’espère que ça a fonctionné.
Tellement vrai quand on le vit….
Mais on ne fait pas des enfants pour soi…mais pour eux…
Quand tu es l’enfant de parents séparés tu ne penses pas à la culpabilité de tes parents, à leur peine quand tu n’es pas là. Pour être franche, tu es en mode survis. Même si tu es plus confortable dans un des deux lits de tes deux maisons, tu n’oseras jamais le dire. Aussi, même si tu es tanné de ne pas avoir tous te vêtements et tes affaires, jamais tu ne te plaindras pour ne pas augmenter les tracas de tes parents. En fait, ça dépend du parent, nous avons nos vengeances personnelles nous aussi! Malheureusement, ce n’est que quand tu es adulte et en relation de couple, que tu réalises que tes parents n’allaient vraiment pas ensemble, Qu’ils ont pris une bonne décision pour eux, mais pas nécessairement pour toi. Ben non, soyez empathique chers parents divorcés, vos enfants vont vivre 2 ou 4 (c’est selon) Noël, Jour de l’an, fête des mères, des pères, etc… Des choix, des décisions à chaque fois discutés, justifiés et expliqués. Ce n’est pas évident, mais vous vous devez d’être ouvert et empathique pour vos amours. Parce que se sont vos amours vos enfants n’est-ce pas?
Très beau texte! Et écrit avec une expérience vécue! Étant divorcée depuis plus de 25 ans, je comprends et je sympatise, ce n’est pas chose facile, mais la vie doit continuer surtout avec des enfants, car ils n’ont pas denandé que cette situation arrive mais ils n’ont pas à la subir! C’est nous en tant qu’adultes qui doivent les rassurer! Bon courage à toutes ces mamans qui doivent travercer cette période déchirante! Mais lorsque vous êtes seule, prenez du temps pour vous! J’ai consacré ma vie pour mes enfants et mes élèves car j’étais une enseignante de maternelle et un jour lors d’un bal de graduation de mes élèves, j’étais en burnout et je me suis mise à pleurer en les voyant si beaux et défiler devant nous et je me suis dis: » où est-ce que ma vie a été? Je me suis occupée de tout’l monde sauf moi et me voilà à une période de ma vie que je dois me remettre en question! » » »
Chère maman, lorsque tes enfants sont avec leur père, profite de ces journées pour refaire le plein d’énergie et faire des choses que tu ne te permets pas de faire vu le manque de temps lorsque tu as les petits! Car la personne la pkus importante, c’est TOI! Car si tu es triste ou malheureuse, les enfants captent tout et seront tristes aussi! Ils veulent te voir heureuse et leur esprit sera au repos!!!! Bonne chance! La vie passe vite! Je suis à la retraite, 63 ans et je commence à réaliser plein de choses! Toi, n’attends pas! Mords dans la vie à pleines dents et sois heureuse et quand tes marmots seront à la maison, oublie la balayeuse, le ménage, etc et occupe-toi d’eux et de toi aussi! Ne lâche pas, tu vas te tourner de bord, ils auront gradués et seront sur le chemin de vie!!!!! Moi, je suis mamie de 5 petits enfants que j’adore et c’est ma vie maintenant! Je demeure avec mon bébé qui a deux magnifiques poupées d’amour et ça occupe mon temps!!!!