brother sister fight

À vous, mes enfants qui s’aiment autant qu’ils se détestent

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Mes enfants,

Vous vous énervez, vous criez après et vous tombez sur les nerfs bien souvent. Vous avez parfois besoin d’air, de temps seuls, loin l’un de l’autre pour respirer un peu. Pour vous réaliser chacun de votre côté, pour vous consacrer à ce qui vous distingue l’un de l’autre. N’en demeure pas moins que vous êtes unis pour la vie par ce lien de sang dont je suis l’origine. Je ne m’attends pas à ce que vous soyez toujours en accord un avec l’autre. Je sais très bien que la vie vous a fait bien différents. J’espère seulement que votre lien fraternel sera suffisamment fort pour vous faire vous allier dans cette différence.

Je vois tout en vous. De l’amour, de la patience, de la colère et de l’intolérance. Je vous vois apprendre, faire des erreurs, développer votre complicité et parfois complètement la bousiller. Je vois comment chacun, à sa façon, intègre les valeurs, enseignements et conseils que je tente de vous transmettre. Je vois vos personnalités qui se confrontent, s’opposent, s’affrontent généralement avec une grande affection.

Parce que vous vous aimez. Très fort, je le sais. Vous avez des intérêts communs, des moments de discussion. Vous échangez souvent sur des sujets qui apparaissent d’une banalité sans nom à mon regard d’adulte, mais qui sont tellement significatifs et importants dans votre univers d’enfants. Vous inventez des jeux, découvrez la vie ensemble, tous les deux, et je trouve ça beau.

Il y a de l’entraide, dans les deux sens. Autant l’aîné qui aide le cadet et vice versa. Vous rassemblez vos forces, utilisez vos capacités pour évoluer et grandir ensemble. Vous vous en apprenez beaucoup un et l’autre et vous participez aussi activement que moi à votre éducation. Notre minuscule cellule familiale, qui s’agrandit au rythme de nos rencontres et fréquentations, est unie et forte. À trois, on en accomplit des choses et c’est quand je vois et sens votre relation unique, forte et complice que je suis le plus fière de mon rôle de mère.

Je ne voudrais pas avoir deux enfants pareils. Je suis si fière de vos différences. Je suis heureuse de vous voir vous émerveiller ou encore revendiquer pour des raisons différentes. Je suis heureuse de voir que vous avez chacun vos goûts et ce, même si je dois gérer le fait que certains repas, activités, loisirs, vêtements vont plaire à un et non à l’autre. Oui, le chialage, c’est irritant, mais j’essaie de vous apprendre à tolérer les goûts et envies des autres et que parfois, c’est chacun son tour.

J’espère que la vie vous gardera à jamais unis et qu’à l’âge adulte vous pourrez compter l’un sur l’autre. Vous n’êtes que deux, vous avez seulement un frère. J’espère que vous prendrez soin de cette relation comme je m’efforce de le faire chaque jour et que vous pourrez surtout vous respecter dans vos choix tout au long de votre vie.

Crédit : txking/Shutterstock.com

Marie-Ève Baillargeon

Mère monoparentale, célibataire, travailleuse sociale, et amie de mon ex-mari, voici ce que je fais pour occuper mes temps libres : -J’élève à temps partiel mon frisé brun de 10 ans et mon frisé blond de 7 ans. -Je m’auto-proclame la « best hockey mom » de ma progéniture. -Je lis une tonne de livres et je suis une passionnée d’écriture. -Je sacre des fois mon rôle de mère au dernier rang sans me sentir coupable. Avant d’être une mère parfaitement cinglante, je suis une femme parfaitement cinglante. Toi qui est devenue mère, la femme, tu l’as mis où ?

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