Avant d’être un parent, ces endroits passaient inaperçus. Mais maintenant que ta marmaille est en âge de pouvoir s’accrocher à tes pantalons, et que ça commence à coucouanner pour te signifier: « Mamaaaaan! Je m’ennuie, j’ai besoin de bouger!!! », t’auras beau lui prêter ton sacro-saint cellulaire ou mettre des p’tits bonhommes qui crient leur vie avec un display de ciné-parc dans le salon, y resteront pas en place de toute façon.
Mais sortir la marmaille peut être une épreuve olympique en soi. Surtout quand tu ne veux pas être obligée de vendre tes bijoux pis les outils de ton chum au pawn shop pour le faire.
J’aimerais maintenant m’adresser à tous les commerçants qui ont pour objectif de divertir leur clientèle entre 0 et 12 ans.
Le prix
Payer trente piastres pour surveiller ton bambin de dix-huit mois jouer pendant deux heures afin d’éviter qu’il se casse la margoulette dans un bloc moteur ou qu’il mange des crayons de cire, c’est trop cher. Tant qu’à ça, la garderie est meilleur marché et fait pas mal la même job. Pis deux heures, c’est long. Parce qu’au bout d’une demi-heure, t’as fait le tour de tous les jeux, au bout d’une heure, tu regardes l’heure, après une heure et demie, il veut ton téléphone cellulaire, pis au bout de deux heures, t’en as plein ton casque.
L’emplacement
Avec l’arrivée des enfants, on devient stratégique. Tu n’iras pas dans une place super cool si elle est à l’autre bout du monde où tu dois braver le trafic, les one-way, les stationnements en parallèle où seule une chèvre des montagnes serait capable de se revirer de bord. Tes déplacements seront calculés selon la coordination du lunch, de la sieste, du changement de couches, donc c’est certain qu’on ne s’enlignera pas pour un emplacement qui nécessite quatre allers-retours comme dans une allée de sièges au théâtre après avoir bu quatre bières.
Le nombre de participants versus la superficie de l’endroit
Être pogné pour shotgunner sa table et y planter le drapeau de la lignée familiale pour ne pas se la faire piquer, c’est irritant. Faire la file au gros soleil pendant quinze minutes pour un f*cking manège, c’est limite torture. Chercher son air dans la foule et tenter de pas faire une attaque de panique parce que bébé #1 s’est sauvé à dix pieds de toi tandis que tu tentes de trouver la raison de la crise de bébé #2, tout en essayant de texter ton chum qui est parti faire la file aux toilettes chimiques, c’est le cauchemar.
Une adorable fermette d’animaux de Pâques dans un centre d’achats? Tes chances de voir un lapin sont les mêmes que d’avoir un médecin de famille au Québec et tes souliers font le même son que du fromage en crottes pendant une demi-heure parce que tu as accumulé la résultante digestive de l’âne qui a mangé vingt-deux cornets de moulée. Ce faisant, t’as juste envie de sacrer ton camp et d’appeler la SPCA.
Les commodités
On remarque les petits détails qui font la différence. C’est génial, les salles d’allaitement pis les tables à langer juste à côté d’un lavabo. Pis t’sais, les places de stationnement réservées aux familles et femmes enceintes, c’est le fun quand y’en a. Une fontaine-évier commune à la hauteur d’un enfant de trois ans, une mini-toilette, la connexion wi-fi gratuite, wow. Une rampe d’accès ou un ascenseur pour la poussette qui pèse une tonne, super. Des toilettes à proximité et les femmes enceintes de ce monde vont vous aimer. Des casiers, c’est bien d’en fournir. Mais connaissez-vous un parent assez prévoyant pour traîner son cadenas en tout temps? Fournissez-en donc un… Pis pour ce qui est des jeux vidéos, c’est ben fin de penser à égayer nos enfants avec ça. Mais de grâce, assurez-vous donc qu’ils soient fonctionnels.
Des règlements pas trop lourds
Interdire la nourriture de l’extérieur, c’est une chose. Mais n’offrir que de la malbouffe à prix faramineux, c’est rire des familles. On se fend en quatre pour les nourrir correctement et vous nous imposez votre scrap multicolore qui va booster leur cervelle et nous rendre complètement dingues? Il devrait y avoir des lois qui obligent les commerçants à offrir également de la nourriture saine.
À quand une offre de concepts adaptés, abordables, où les profits peuvent être générés à l’aide de produits dérivés autrement que par un coût d’entrée exorbitant?
ISABELLE MARTINEAU | MARIE LUNE |
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