La première fois que je t’ai rencontrée, j’avais le cœur lourd. Lourd d’abandonner l’enfant que j’avais porté pendant neuf mois puis avec qui j’avais passé ma vie, nuit et jour sans relâche, pendant les douze mois suivants. Lourd de laisser entre tes mains inconnues ma petite pierre précieuse, le plus grand amour de ma vie, mon bébé, fragile, qui ne marchait pas, qui ne parlait pas, mais qui tendait déjà les bras vers moi alors que je franchissais le pas de la porte de la garderie pour la première fois, les yeux mouillés, le cœur défait. De par ton sourire, de par ta voix apaisante, de par ton calme et ton regard qui en disait long, celui qui comprenait notre peine, ma peur et le sentiment de culpabilité qui m’assaillait, tu as su apaiser les pleurs de mon bébé et les craintes de mon cœur de mère.
Au fil des années qui se sont écoulées trop vite, tu as su insuffler à mon garçon la confiance dont il avait besoin pour mettre un pied devant l’autre. Tu as su lui murmurer à l’oreille les mots qu’il a appris et qui font aujourd’hui de lui ce petit être vivant qui a bien des choses à raconter à la maison soir après soir. Tu lui as appris à s’exprimer haut et fort quand le besoin s’en faisait sentir malgré sa timidité et sa petite voix aiguë qui ne porte pas et tu lui as prouvé qu’il était capable d’en faire bien plus que ce qu’il croyait et qu’il ne devait jamais baisser les bras.
Pendant toutes ces années où il a grandi trop vite, tu as changé ses couches puis tu l’as encouragé à grimper sur le petit pot. Tu t’es inquiétée quand son petit regard devenait brillant de fièvre et quand sa toux devenait trop grasse. Tu l’as aidé à manger avec sa petite cuillère pis tu l’as encouragé à finir ses légumes verts. Tu as pansé ses blessures, les petites comme les grandes, et tu as séché ses larmes. Tu as réglé un nombre incalculable de disputes et ton cœur a parfois aussi flanché devant les joies et les peines qu’il a rencontrées.
Tu as été l’un des plus grands points de repère dans sa petite vie jusqu’à présent. Cette personne en qui il avait confiance vers qui il savait qu’il pouvait se tourner à tout instant et maintenant que vos routes se séparent, je sais qu’il te cherchera parfois du regard lorsqu’il entrera à l’école des grands.
Merci d’avoir pris soin de mon garçon. Merci de l’avoir aimé. Merci d’avoir rendu son quotidien si lumineux et d’avoir contribué à en faire un petit garçon meilleur jour après jour.
Tu as façonné la vie de mon garçon par tes couleurs, par tes valeurs, par ta douceur. Et il portera un peu de toi tout au long de son chemin.
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