Des fois, je trouve ça lourd, même très lourd, d’être une mère monoparentale. Je trouve ça lourd de devoir tout organiser, tout gérer, tout planifier. Je trouve ça lourd d’être la responsable de trois petites vies pleine de vie, d’être celle sur qui on se fie, tous les jours. Je trouve ça lourd que votre papa vienne vous voir deux jours par mois. Lourd de gérer la peine à son départ, lourd de ne pas avoir de break souvent.
Mais il y les petites danses en famille dans le salon.
Des fois, je trouve ça lourd. Je trouve ça lourd de gérer les chicanes du matin, et aussi celles du soir. Lourd de vous faire faire vos devoirs, de faire les lunchs, de répéter mille fois d’aller prendre votre douche, de démêler ou de laver les cheveux de la petite. De l’entendre hurler, comme si je la martyrisais! Je trouve ça lourd, la routine! Je rêverais d’arriver à la maison, de prendre l’apéro en lisant un roman ben relax dehors.
Mais il y a nos fous rires.
Des fois, je trouve ça lourd. Je trouve ça lourd de concilier le hockey de l’un, le piano et le cosom de l’autre, en plus de la gymnastique de la petite! Courir partout, des fois, je trouve ça lourd. Je trouve ça lourd de modeler mon horaire pour être aux fêtes d’école, aux activités parents-enfants, pour que vous ne vous sentiez pas trop différents dans votre réalité familiale. Je trouve ça lourd de demander de l’aide, Seigneur!! Demander à tante Marie de garder quand je travaille de soir, demander à Mamie la possibilité de pouvoir sortir entre amis, demander à Papi de gérer le hockey de l’un, parce que des fois, il tombe en même temps que le hockey de l’autre.
Mais il y a toutes nos belles discussions.
Des fois, je trouve ça lourd. Je trouve ça lourd de me sentir coupable, et pas à la hauteur. Je me sens la pire mère au monde quand je pogne les nerfs, quand je suis pas disponible pour jouer, quand je n’ai pas envie de faire le souper. Je trouve ça lourd d’être différente des autres familles de mon entourage. Je trouve ça lourd d’être partout, mais jamais 100% quelque part.
Mais il y a les mots d’amour et les câlins.
Ma réalité est vraiment différente de ce que j’avais imaginé. Et parfois, je trouve ça vraiment très lourd. Pis des fois, j’suis brûlée. Pis des fois, je pleure, seule dans la salle de bain ou dans ma chambre. Parce que je ne sais pas si je suis bonne, si je suis à la hauteur.
Mais y’a toujours les danses dans le salon, les fous rires, les discussions savoureuses, les mots d’amour et les câlins. Chaque jour, y’a quelque chose qui me fait sourire, qui me chavire. Chaque jour, je vous vois évoluer, grandir, être fiers de vos accomplissements. Je vous vois être complices, je vous vois vous aider, je vous vois et vous entends avoir du plaisir ensemble. Chaque jour, quand je vais vous border à nouveau avant d’aller au lit, je souris, et des fois, je pleure un peu.
Chaque jour, ces petits moments me disent que je suis à ma place. Et cette place, mes si beaux et merveilleux enfants, je ne la changerais jamais avec quiconque. Même si je trouve parfois ça lourd, même si je suis brûlée. Je me mets du cache-cernes, je prends un (trois) cafés et j’affronte cette vie folle dans laquelle je suis heureuse.
Parce que vous êtes ma plus belle histoire, et que jamais je ne voudrais en vivre une autre.
Tomber sur ce texte juste au bon moment! Parce que en ce moment je trouve ça lourd de ne pas me sentir à la hauteur…mais il y a tous ces petits moments! Merci!!!