Comme chaque année, malgré le fait que tu saches vraiment beaucoup d’avance le moment exact de tes vacances, tu attends généralement beaucoup trop avant de les planifier et te retrouves souvent à ne rien faire du tout. Ton chum étant un super constructeur, c’est un no brainer, vos vacances sont, chaque année, les semaine de la construction! Ceci a pour effet de réduire considérablement vos options étant donné que, semble-t-il, tout le Québec constructionne et est donc en vacances en même temps que toi pis ta petite famille.
À ce sujet, j’aimerais ici mettre quelque chose au clair : si ta job n’est pas menuisier, frigoriste, briqueteur ou peintre en bâtiment, que t’as pas besoin d’un casque pis de bottes de travail le matin, si t’es pas affilié à la CCQ, ben tu as amplement le choix de semaines dans l’été alors, celles qui se situent à la fin de juillet et au début de août, laisse-les donc à ceux qui sont obligés de les prendre là … ça désengorgerait peut-être un tant soi peu le zoo de Granby pis toutes les autres potentielles activités estivales destinées aux familles.
En pleine planification des vacances te vient donc une maudite bonne idée. Pourquoi ne pas aller en camping avec les enfants? On s’entend qu’ils vont capoter pis ça va faire du bien à tout le monde de déconnecter un peu. Fait que, tu prépares les bagages et vous allez passer votre semaine idyllique (NOT) dans une roulotte sur le bord d’un lac.
À peine arrivée dans ton magnifique une pièce et un quart (il y a une terrasse) et avoir dépaqueté, les enfants sont déjà partis avec le p’tit voisin de la huitième roulotte de gauche. Père indigne sirote une petite frette avec le voisin de droite et toi fille, tu CAPOTES!!!! Sur le bord de la crise d’angoisse, tu te demandes comment tu vas faire pour passer deux semaines dans ce trou à rat et songes sérieusement à laisser l’homme et les enfants vivre leur idylle sauvage pendant que toi, tu retournes dans ta maison climatisée.
Tu tentes de respirer un coup et de voir le positif pendant que tu écrases les vingt-huit maringouins qui t’agressent sans relâche. Tu te rappelles que tu as amené ta tablette. Bingo, tu te dis que tu vas te reconnecter avec le monde extérieur un moment afin de ne pas perdre le peu de raison dont tu disposes. Mais, étant donné que t’es perdue dans le bois… ben y’a pas de réseau! La panique t’envahit : qu’est-ce qu’on va faire? Il va falloir se parler?!? C’est à ce moment que tes enfants refont surface maintenant accompagnés d’une bande complète de morveux qui s’en viennent s’échouer sur ton terrain. Après environ sept minutes de « rentrez pas dans la roulotte avec vos souliers », de « sortez donc dehors, y fait beau là » et de « prenez pas tous les Popsicles et fermez le frigo », tu presses tout ce beau petit monde d’aller jouer au parc qui se trouve en face de ton chez-vous temporaire et pries secrètement pour qu’ils ne reviennent pas.
La journée s’achève, tu as survécu, il ne t’en reste plus que treize. Pendant que tu te félicites intérieurement, l’homme revient pour te dire que Roger du terrain 103 vous invite à souper, fait que faut que tu prennes ta douche et te changes pour la soirée…? Après avoir évalué l’espace disponible de la micro douche de ta demeure estivale, tu remercies bébé Jésus qu’il y ait des douches publiques. Tu ramasses le nécessaire pour te faire une toilette approximative (sans trop de parfum parce que t’es déjà tellement piquée qu’on dirait que tu as la varicelle) et amènes les petits qui, après leur journée trépidante, sont crottés à un niveau que tu aurais jamais même cru possible d’exister.
Les douches publiques te font plus ou moins envie en fait. En ouvrant la porte, tu pars l’eau (à l’odeur plus que douteuse) en te disant que tu vas garder tes gougounes certain, mais tu te demandes aussi si tu devrais pas également garder ton maillot de bain. Tu fais vite en repoussant constamment le rideau qui te colle dessus avec dédain. Ta douche finie, ta face, ton corps pis tes cheveux dégagent une odeur de souffre (pour ne pas dire de pet), mais tu est pseudo propre et c’est clair que y’a pas un moustique qui va t’attaquer ce soir.
Ce soir-là, comme les treize autres qui suivront d’ailleurs, tu te couches en état d’ébriété moyen avancé parce qu’autrement, pas moyen de dormir dans tout ce silence.
Tes vacances se déroulent ainsi, lentement, entre les enfants qui jouent, les soupers entre amis (oui, tu t’es fait des amis de camping, même toi la fille sauvage qui parle jamais à personne en temps normal) et les soirées autour du feu. Tu te surprends même à te dire « on est-tu bien hein » à ton homme de temps en temps. Tes deux semaines tirent à leur fin et personne ne veut vraiment rentrer. Tu obstines même pu père indigne qui te casse les oreilles depuis au moins dix jours avec l’achat d’une roulotte pour l’an prochain. En fait, t’es même pas mal d’accord réalisant tout le positif que l’activité a sur ta famille et le bien que ça procure à tes héritiers.
Mais comme toute bonne chose a une fin, vous rempaquetez vos cent cinquante patentes et prenez le chemin de la vraie vie, celle où tout le monde travaille et personne n’a besoin de se parler trop trop parce que, dans la vraie vie, il y a plein de façons de se divertir et surtout, il y a du réseau.
Pour l’instant, tu te contentes de te dire que vous avez eu de belles vacances, même si tes cheveux et tes vêtements arborent une odeur permanente de camping qui ne partira qu’après plusieurs lavages.
Vous êtes heureux, reposés et prêts pour le retour à la routine.
J adore ……et oui pas msl vrai tout ca. Le plus trippant du camping….la deconnection ahhhh ouiiiiiii