Parfois, Maman est à bout de souffle et elle a besoin de répit. Mais même si j’ai besoin de me poser, même si j’ai besoin de fermer les yeux l’espace d’un moment, à l’instant où je ne peux plus te voir, où je ne peux plus te toucher, tu me manques, mon garçon.
Quand je te laisse sur le pas de la porte de la garderie, échevelée et déjà vidée de la routine du matin que nous avons traversée tous les deux, et que tu presses ton petit corps contre ma cuisse pour une quatrième fois en fermant les yeux, incapable de me laisser partir, mon regard s’embue de larmes. Et même si, quelques minutes plus tôt, j’avais hâte de me retrouver seule dans le silence de la voiture pour respirer un bon coup, je voudrais repartir avec toi. Je voudrais que ta petite main ne quitte plus jamais la mienne. Je voudrais arrêter de travailler. Me consacrer à ton sourire à tous les jours que la vie fait.
Quand je te borde après une dure journée, avide de m’écrouler dans un fauteuil pour somnoler devant une mauvaise télésérie, je réalise que la journée a passé trop vite, que bien des moments ont été perdus au profit de disputes inutiles et de télévision restée ouverte trop longtemps et mon cœur se serre. Je quitte ta chambre à regret alors que j’aimerais me blottir contre toi pour la nuit et respirer le parfum de ta peau de bébé jusqu’au matin, me promettant de faire de demain cette journée où nous profiterons de tous les instants. Puis, la roue tourne et le scénario se répète.
Quand tu pars pour une fête d’amis, à ton cours de soccer ou que tu sors jouer dehors, tu me manques, mon garçon. Mon cœur de maman est heureuse que tu te découvres, que tu partages et que tu t’épanouisses, mais il regrette parfois ces moments où n’existait que nous et où tout ton monde gravitait autour de moi.
Toutes ces heures, tous ces moments que tu passes loin de moi maintenant me rappellent que tu grandis et que viendra le jour où la lumière de ton sourire n’éclairera plus mes matins et la clarté de ton rire ne fera plus fondre mon cœur de maman à l’heure du bain. Que tu ne me prépareras plus de gâteaux imaginaires. Que tu ne me demanderas plus pour la énième fois de venir jouer avec toi. Que le silence dont j’ai parfois tant besoin emplira la maison pour de bon.
Et je réalise à quel point tu me manqueras, mon garçon.
Même quand notre garçon est rendu a 40 ans ont ressent dans notre cœur de maman les mêmes sentiments. Très beau texte, une larme c’est fait au coin de mon oeil vieillit par le temps qui passe trop vite ……..