En réaction au vidéo sur le consentement expliqué avec du thé
On entend beaucoup parler de culture du viol et de l’importance d’apprendre à nos garçons la notion de consentement. Pourtant, je suis une fille et je ne sais pas vraiment ce qu’est le consentement.
Je suis une fille ordinaire. Je n’ai rien d’une beauté, sans être moche non plus. Jolie, sans plus. Pourtant j’attire le regard du sexe opposé. Sans vraiment comprendre le pourquoi de la chose, j’ai su me servir de ce pouvoir de séduction et j’ai commencé à jouer le jeu assez tôt. Le jeu du flirt et de l’ambiguïté, une game sans conséquences à première vue. J’étais naïve. J’avais quinze ans quand on m’a droguée. Puis violée. Et on a floué ma notion de consentement.
J’ai continué à jouer, pourtant. Pourquoi? Parce que c’est flatteur de se faire dire qu’on est excitante et provoquer le désir de l’autre, c’est grisant. Particulièrement lorsqu’on ne s’aime pas beaucoup. Ça comble un vide.
Alors, j’ai multiplié les conquêtes. J’ai été cette fille qu’on qualifie d’allumeuse. J’ai jouer le jeu et j’en ai parfois payé le prix. J’ai eu l’impression quelques fois qu’on me forçait la main pour aller plus loin. D’autres fois, j’ai eu l’impression que je le devais bien à l’autre. Puis parfois je me disais que tant qu’à être rendue là… Alors je comptais les secondes, le temps que ça finisse.
La majorité du temps, cependant, j’en retirais du plaisir même si sur le coup, des fois, je n’étais pas certaine de vouloir là, maintenant. Mais, si j’ai aimé ça malgré tout, étais-je consentante?
Mon vécu fait en sorte que ma notion de consentement est bien floue.
Le consentement, est-ce aussi simple que l’analogie avec la tasse de thé?
Peut-on comparer prendre un thé à avoir des rapports sexuels?
Parce que dans le feu de l’action, parfois, c’est pas si simple d’y mettre un stop.
Alors on jase, c’est quoi pour toi le consentement?
En lien avec votre article sur le consentement et en écho avec l’actualité irlandaise de 2018 (#thisisnotconsent). Plasticienne, des femmes indignées par l’acquittement d’un violeur, ont accepté de prêter un string, ce petit bout de tissu, symbole de culpabilité supposé, que je dessine épinglé ?
A découvrir la série en cours de réalisation : https://1011-art.blogspot.com/p/thisisnotconsent.html
Cette série a été présentée à des lycéens, quand l’art contemporain ouvre le débat…
La série continue ! je fais un appel aux femmes qui souhaiterais me prêter un string pour participer au projet.