J’ai été à vos côtés pendant une grosse partie de votre vie. Dans mes souvenirs, il y a eu plus de drôle que de pas drôle, plus de le fun que de pas le fun et plus de joie que de peine. On a eu du bon temps, vécu des moments mémorables, mais malheureusement, tout s’est terminé quand maman et moi avons pris des chemins différents.
Faire le deuil d’enfants que tu as aimés et que ne fréquenteras plus jamais est le pire sentiment au monde.
Du jour au lendemain, ils ont cessé d’être là, près de moi, à vouloir mon attention, à jouer, à dessiner, à s’écrier que le plancher s’est transformé en lave, à me faire de drôles de faces quand je fais des niaiseries, à me dire de ne pas parler comme ça de leur mère quand j’ose dire qu’elle a ronflé toute la nuit passée.
Leur présence me manque.
Même quand on était tous tranquilles devant la télévision ou quand tout le monde était occupé à faire sa petite affaire, chacun dans son coin, avec la musique en fond sonore, je savais qu’ils étaient là, tout près.
Les premières expériences de vie laissent toujours une trace indélébile dans le cœur. Le bout plate d’avoir le cœur sur la flotte et les yeux pleins d’eau quand je pense à eux n’est pas encore terminé… et étrangement, j’espère que ça ne finira jamais.
Est-ce ça, l’amour inconditionnel?
Malgré tout, j’accepte de lâcher prise pour laisser la place au renouveau. J’espère que rien n’arrive pour rien et que cette expérience qui restera à jamais gravée dans mon cœur me resservira un jour.
Sans jamais oublier.
Et puis pendant ce temps ils grandissent mais dans les souvenirs ils restent les mêmes. Donc à chaque fois que la vie offre la chance de les revoir, un petit pincement au coeur, d’avoir manquer tous ce temps, tous ces petits moments, se fait sentir.