Je suis une maman. J’ai donc une famille. Une famille merveilleuse, que j’aime profondément. Je ne remets pas cet amour en doute.
Mais cette famille, je la trouve bien souvent envahissante. Bruyante. Essoufflante.
Je m’occupe de tout le monde, tout le temps. Je réponds à des demandes quasi-continuelles, je règle des crises existentielles à toute heure du jour ou de la nuit. J’essuie des cacas en plein milieu de mon repas et des nez qui morvent dix mois par année. Je réconforte les peines et calme les tempêtes de colère.
Je prends mes repas avec ma famille, partage mon intimité à la salle de bain avec ma famille, je partage même bien souvent mes nuits avec certains membres de cette famille qui ne devraient pas se retrouver dans mon lit.
Bref, je ne suis jamais seule.
Et j’ai une envie folle de solitude.
Une solitude qui, présentement, me semble inaccessible. Mais qui me semble aussi être le plus précieux des cadeaux que je pourrais recevoir.
Du temps. Seule. Avec moi-même.
J’en rêve toutes les nuits. J’en rêve même le jour lorsque ma famille se transforme subitement en tornade, faisant virevolter ce qui me reste de patience en même temps que les jouets s’éparpillent sur le plancher du salon.
Pourtant, cette solitude, je l’ai déjà redoutée. Avant d’avoir un amoureux et des enfants, je cherchais par tous les moyens à la combler. Être seule me paraissait être une perte de temps, me paraissait être un échec social. Toutes les occasions étaient bonnes de voir le monde, de voir du monde. Plus j’étais entourée, mieux je me sentais.
Mais ça, c’était dans mon ancienne vie.
Maintenant, j’aimerais bien crier à mon ancienne moi d’en profiter, de ces moments seule dans son grand appartement. De vivre cette solitude à fond, de la respirer, d’en faire des réserves de secours. Mon ancienne moi n’avait clairement rien compris à la vie. Parce qu’aujourd’hui, je paierais cher pour ne retrouver que quelques heures de cette précieuse solitude. Et du silence qui l’accompagne.
Ce doux silence qui semble s’être perdu en chemin quelque part entre mon chum, le bébé et le panier à linge sale.
Pour être sincère, ce n’est pas que de quelques heures de solitude dont j’ai envie. Ni même d’une journée entière. C’est plutôt d’une semaine complète seule avec moi-même dont j’aurais besoin pour reconnecter avec celle que je suis vraiment. Avec celle que je dois être encore sous mon rôle de mère et d’amoureuse. Un temps d’arrêt sans aucune responsabilité, sans aucun repas à préparer, sans aucune crise à gérer.
Que moi, un café, un livre et le silence.
Me lever lorsque je ne suis plus fatiguée. Me coucher sans réfléchir à toutes les fois où je devrai me relever pendant la nuit. Manger ce qui me plaît, sans prendre en compte les caprices de toutes les petites bouches vivant sous mon toit. Perdre mon temps. Vivre pour moi.
J’aimerais pouvoir retrouver cette bulle dans laquelle je me cachais parfois autrefois. Cette bulle qui a explosé avec ma maternité.
Je me sens souvent comme une parfaite égoïste quand ces idées de solitude traversent mon esprit. Pourtant, je suis consciente que cette envie ne fait pas seulement partie de mes désirs : elle fait surtout partie de mes besoins. J’ai réellement besoin plus que jamais de vivre des moments de solitude, qui me feront apprécier à leur juste valeur les moments passés en famille.
Parce que présentement, il m’arrive parfois d’étouffer lorsque je suis entourée de ceux que j’aime le plus. Et ça m’attriste vraiment.
Me permettrais-je de partir seule au bout du monde pendant une semaine afin de combler mon envie de solitude? Probablement pas. Malheureusement.
Mais je sais que j’ai un travail à faire sur moi-même, afin de me placer quelquefois en haut de ma liste de priorités. De m’accorder ce dont j’ai besoin. De faire comprendre à ma famille que je les aime, mais que je dois m’aimer aussi. Je suis consciente que parfois ils auront de la difficulté à l’accepter. J’ai une peur bleue qu’ils se sentent repoussés. Que mon amoureux ne comprenne pas que mon amour pour lui ne disparaît pas lorsque je ferme la porte derrière moi.
La partie n’est pas gagnée. Mais mon envie de solitude se fait de plus en plus forte avec le temps.
Je dois donc m’y mettre. Maintenant.
Un précieux cadeau, à moi de moi.
WoW!!! On est toutes dans le même bateau. Faut pas lâcher et faut pas s’oublier…
Wow, beau texte, j’ai vécu ça pendant 40 ans, et maintenant je suis seule avec mon mari et des fois je m’ennuie de ce temps là, avoir toute ma famille autour de moi, ça me manque et d’un autre côté je ne suis pas prête à recommencer à élever une famille, mes 6 enfants sont tous adultes et je les aime mais je profite de notre vie à deux, donc vous qui êtes en train d’élever votre famille profitez-en car vous allez vous ennuyer quand ils seront tous partis et qu’ils viendront moins souvent vous voir.
Bonjour, j’ai une amie que lorsqu’elle était enfant, toute la famille savait que le moment où la mère prenait son café, il ne fallait surtout pas la déranger. Et ce, jusqu’à la dernière goutte. C’était son rituel, son moment à elle. Si les membres de la famille lui parlait, elle ne leur répondait pas, ne les regardait pas. Et tous respectaient cette consigne. Une semaine te fera du bien, mais c’est au quotidien que ce moment pour toi doit être prit.
Bonne chance et bonne journée.
Mais oui mais tout à fait, merci.…..
Ayant la plus grande chance d’avoir un Mari vraiment compréhensif. Je lui ait fait par de vouloir partir et le laisser seul avec les enfants le temps d’un week-end !!! À ma grande surprise, il m’encourage à ? pourcent et reconnaît que souvent un peu de solitude fais le plus grand des biens. Il m’a même demandé comme avais-je fais pour continuer si longtemps sans un jour de repos depuis la maternité… Ben savez vous quoi les Mom’s, c’est possible de prendre un peu de recul, du repos et de se gâter , car je le fais, c’est décidé je pars dans 3 semaines pour une longue fds seule avec moi même’un livre et un thermos pour une durée de 3 nuits et 3 jours … Oui ! C’est certain que je vais m’ennuyer de mes petits et de mon homme et c’est exactement ce que je veux… On en a tous de besoin un moment où l’autre ?
Bonjour!
J’aurais pu écrire ton texte au mot près…
Je suis une amoureuse et une maman normale de 2 petits garçons, j’ai la vie de madame tout le monde. Et un besoin criant de solitude!
Je te suggère de tenter le coup et d’avoir confiance en la réaction de ton compagnon. Le mien a parfaitement compris et je viens de sauter le pas. Un séjour de 2 jours et 2 nuits toute seule. Des bienfaits énormes!
Une semaine pourquoi pas?
Je t’encourage!!
J ai vécu ça aussi, sans me l accorder jusqu’à bout de mes 5 enfants parceque je croyais que lorsque chacun aurait son chez lui, j aurais enfin ce temps si précieux pour moi. Mais après sont arrivés les petits-enfants un puis deux etc,etc et le temps s en allait encore. En vieillissant on ralentit et le temps pour moi manquait encore plus, sans pouvoir le dire, jai fini par craqué. Aujourd’hui je m accorde ce temps si précieux et tampis si certains ne comprennent pas, mais la vie file vite, elle est unique, vous n en aurez qu une dans le qui vous êtes aujourd’hui, vous avez ce droit, prenez le.
Je me retrouve complètement dans votre article!!! Jeune maman d’une petite puce de 7 mois, d’un grand garçon de 10 ans qui se complique trop la vie et de deux autres loulous (ceux de mon chéri) que je retrouve une semaine sur deux. Mon chéri vient de se lancer dans le métier de cuisinier donc il est beaucoup plus au travail qu’à la maison. Je suis en reconversion professionnel mais je ne sais même plus ce que je souhaite vraiment faire ou pas… Je rêverais de me retrouver seule dans ma région natale !!! Mon chéri me dit souvent, t’inquiètes on va se trouver du temps pour nous mais même si je l’aime énormément, c’est du temps pour moi dont j’ai besoin…
Vos articles sont juste parfait, ils me donnent l’impression de ne pas être un extra-terrestre ou une mauvaise mère ?
C’est exactement exactement exactement ce que je ressens. Chaque mot de ce message. Un besoin IMMENSE de solitude. La peur de ne pas être comprise, qu’ils se sentent repoussés. Le BONHEUR quand je peux le vivre. La difficulté de le mettre en place. Le burn-out est arrivé et m’a forcé à le faire. J’y arrive présentément car j’ai l’excuse du burn-out mais comment faire pour pérenniser ces week end seule? Alors qu’un mari et deux enfants de moins de 10 ans m’attendent à la maison. Aussi. Ces demandes continuelles. Ce BESOIN qu’ils ont de moi. Alors que j’aimerais, j’aurais besoin justement que personne n’ait BESOIN de moi. Pourtant, c’est aussi un amour immense qu’ils deversent sur moi. C’est incroyable. Mais épuisant. Etouffant parfois.
J’aurais pu écrire ces mots, merci c’est réconfortant de savoir que je ne suis pas seule à ressentir ce besoin irrépressible de solitude !
bonjour je tombe sur votre article, et m’enlève cette culpabilité…
En ce moment je suis une vrai pile, et je file l’hystérie …j’aime mes enfants plus que tout et pourtant j’ai le sentiment qu’il me grignote, m’avale mon oxygène, je perds patience …et je suis en colère….
mais…je me remets en question…et effectivement si je m’écoute c’est j’ai un grand besoin d’être dans ma bulle et de ne penser qu’à moi, pour me rappeler ce que signifie être juste « moi » pas la maman, ni la conjointe, ni …..juste Moi…
Merci d’avoir mis des mots sur mon ressenti
Je me sens moins seule grâce à ce texte, je n’arrive pas à en parler à ma moitié de peur de lui faire du mal, c’est assez compliqué car avant d’être en couple et maman, j’ai toujours été seule dans ma vie et maintenant, je ne fais plus rien seule … et ça me manque