Cher amour,
C’est le cœur gros que je t’écris ces quelques lignes. Parce que ça me déchire par en dedans, même après toutes ces années, d’avoir eu à faire un choix. Parce que jadis, la tête et le corps à l’envers, j’ai dû trancher. Car la société, le monde, notre culture – bref, tout sauf moi-même – , m’imposaient de prendre une décision. Une décision qu’aujourd’hui, je dois avouer, je regrette sincèrement.
Quand j’avais le cœur en mille miettes, tu étais là pour m’aider à tenter de recoller les morceaux. Sans rien espérer en retour, tu étais présent, disponible, ton cœur à toi sur la main. Une main tendue, forte, prête à m’aider à me relever, moi la maman terrible qui avait pris la décision de quitter ma vie bien rangée de banlieue, le mari, et 50% du temps avec mes enfants. Tu as été la première personne qui m’a écoutée, accompagnée, soutenue. Ta seule présence me faisait du bien. Parfois, nous n’avions pas besoin de parler. Juste un regard, un toucher, une simple épaule sur laquelle pleurer. Tu es devenu mon phare, une lumière qui éclairait la nuit sombre dans laquelle je m’étais aventurée.
Puis, il y a eu l’autre, celui qui est venu brouiller les cartes. D’abord un jeu amusant, notre liaison s’est complexifiée et je me suis attachée. Si je te disais qu’il n’a d’abord pas voulu de moi, est-ce que ça changerait quelque chose? Si je te disais qu’il m’a fait pleurer, en me disant ne rien vouloir de sérieux, me comprendrais-tu? Si je te confiais que je ne l’ai jamais aimé plus que toi, mais seulement différemment, saisirais-tu ma peine?
Malgré tout, nos histoires passées similaires nous ont aussi rapprochés, lui et moi.
Je dois t’avouer que je n’ai pas tranché avec mon cœur à l’époque, mais bien avec ma tête. J’ai choisi le confort, le connu, la « normalité ». Je me rappellerai toujours que toi-même, tu m’as guidée vers ce choix. Car j’avais en quelque sorte besoin de ton « ok » pour être bien avec ma décision…
Nos chemins se sont recroisés à plusieurs reprises, toi et moi, depuis. Tu demeures un ami exceptionnel, mais nous savons que notre amour l’un pour l’autre est toujours présent, palpable. Je ne peux pas voir ce qui se passe dans ta tête, mais force est d’admettre qu’après toutes ces années, et tout ce qu’on a partagé, je te connais par cœur. Et je sais que le lien qui nous unit, peu importe ce qui nous arrive, ne se brisera jamais. Il y a de ces atomes crochus qui sont indéliables, tu sais.
Quand je plonge dans ton regard, je les perçois aussi, tes regrets. Ce que nous ne savions pas, en ce jour gris, nous en sommes à présent certains. Quand on aime à la fois si fort, à la fois si simplement… Quand on peut être soi-même et se compléter à la fois, de façon si naturelle… l’amour ne peut que demeurer. Il n’y a pas de mots assez forts pour exprimer le lien qui nous unit. Aujourd’hui, je veux que tu saches que l’amour que j’ai pour toi est une flamme plus grande que nature, et qu’elle ne s’éteindra jamais.
Je t’aime.
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