Toutes les matantes m’avaient avertie, que ça passerait trop vite, que chaque petit moment nous glisserait entre les doigts plus rapidement qu’on ait le temps de s’y faire. Mais moi, j’écoutais pas. J’ai pas profité de ces moments avec toi, ma fille.
Ta première année, je l’avoue, je l’ai prise pour acquise, me disant que je me rappellerais de tout et que nos petits moments tendres resteraient gravés à tout jamais dans mon esprit. J’avais tout faux.
Malgré tes deux ans et demi, les souvenirs s’effritent déjà et la vie semble avancer à grande vitesse. Je sens que nous vivons tes derniers milles de petite fille, parce que maintenant la petite personne que tu es façonne sa personnalité et s’individualise de plus en plus. Je suis plus que fière, tu sais. Mais mon petit côté égoïste me rend jalouse que tu n’aies déjà pratiquement plus besoin de mes câlins ou de mes bisous sur tes joues.
Maintenant, ce n’est plus avec moi que tu veux jouer, mais avec tes petites amies les voisines ou les amies de la garderie ou tes cousins et cousines. Je suis nostalgique de ces petites matinées durant mon congé de maternité où nous pouvions jouer des heures durant ensemble. Ces matinées où j’arrivais à te faire rire avec des riens. Ces matinées où tout ton monde tournait autour de moi.
Tu t’éloigneras toujours de plus de moi et de ton papa, mais c’est normal et tout à ton honneur. S’habituer à cela sera notre fardeau. La fierté sera notre béquille.
En attendant la fin de tes derniers milles de petite fille, j’assouvis mes caprices et je te berce les soirs où tu me laisses faire, profitant de chaque étreinte comme si c’était la dernière fois.
Une nouvelle étape se dessine tranquillement et cette fois, je ne la prendrai pas pour acquise.
Je t’aime ma mignonne.
Ta maman égoïste
SARAH PERRON |
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