Tu es mon ami, mon conjoint, mon confident, le père de mes enfants. Depuis le début de notre relation, je sais que dans ta tête, il y a des démons qui te torturent.
Pas des petits démons qui te disent de manger un sac de chips ou de te prendre une deuxième assiette de dessert. Non. Toi, tes démons, ils te parlent de phobies, d’obsessions, de mal de vivre, de détresse, de mort.
Au départ, je ne savais pas trop quoi faire quand cette voix de l’Enfer prenait le dessus sur ta personnalité en apparence si forte, si indépendante, si pétillante. Avec le temps et à force de patience et de courage, tu as finalement accepté de l’aide. La thérapie, les médicaments, le travail dans ta tête, toutes les discussions avec tes anges noirs, tu as serré les dents et foncé, au nom de ta survie, au nom de ton amour pour toi et moi.
Lorsque la petite tête de ta petite princesse se blottissait au creux ton épaule ou lorsque ton petit et toi construisiez la cabane dans l’arbre, tes yeux brillaient tellement que j’en ai oublié qu’ils avaient déjà connu l’horreur. Lorsque tu me serrais dans tes bras en me disant «Je t’aime», j’oubliais que ces bras s’étaient battus contre Lucifer en personne pour demeurer celui qui se tenait, fort, à côté de moi.
La vie, la routine m’ont fait oublié que le combat dans ta tête ne serait jamais complètement terminé. Et toi, fort, pour me protéger de tes démons, qui cycliquement revenaient, tu te taisais, tu serrais les dents et tu endurais. Mais tu as eu de plus en plus mal.
Je me suis rendu compte trop tard que tes idées noires étaient revenues en force. Je n’ai pas vu que la mort grugeait ton âme. Je n’ai pas vu que tu sombrais.
Je viens d’ouvrir la porte à deux policiers. Ils sont en train de m’annoncer qu’ils ont trouvé ton corps.
J’ai l’impression d’être morte en dedans. Comment as-tu pu nous faire ça? Qui consolera ta fille maintenant? Qui construira des cabanes avec ton gars maintenant?
Mon regard ne peut plus quitter cette note que tu m’as remise.
«Je t’aime, je vous aime à la folie, pardonne-moi, je n’en peux plus».
LA P’TITE MÈRE |
Jai vecu cette detresse il y a presque qu’un an maintenant…la vie continu comme ils disent. Mais plus rien est comme avant!
Bonjour, j’ai pleurer en lisant ton article car je viens de vivre la meme situation… il y a 2 semaines. Les mêmes questions similaires,l’angoise, la peine causer dans le coeur de nos trésors souriants et naïfs…C’est souffrant.. je compathie…
Il n’y a pas de deuil type et chacun réagit à sa façon au suicide d’une personne aimée. Mais la lettre d’amour est une immense consolation. Ma fille, retrouvée pendue dans le garage de son immeuble, en avait aussi laissé une. À ses pieds. Ces mots rassurent. Nous n’avons aucune responsabilité dans le choix que ton conjoint ou ma fille ont fait de s’enlever la vie. Aurions-nous pu voir venir? Non. Ma fille avait tout très bien organisé pour éviter que son projet soit contrarié. Ce n’était pas un coup de tête. C’était voulu et planifié.
Mon arrière grand-père, mon grand-père en 2016, et mon père en mai 2017 se sont pendus.
Ma grand-mère a retrouvée mon grand-père pendu dans leur garage, elle ne l’a pas supporté et est décédée 5 mois plus tard!
Mon père disait ne pas comprendre l’acte de mon grand-père, il a pourtant fait la même chose en mai! Il avait tout organisé, tout ses papiers classés dans un placard fermé a clé, son costume préparé pour l’enterrement dans ce même placard, il nous a écrit une lettre a mes frères et moi en disant que l’on était ses bébés, qu’ils nous aimez très très fort mais qu’il nous abandonner pour raisons personnelles…et enfin il avait laissé un mot sur sa porte de maison, «ne pas entrer appelez pompiers et gendarmes».
Mon père été quelqu’un de fort, qui rigoler souvent avez pleins de projets…
Je ne comprends vraiment pas, je ressent un grand vide en moi, je pense a eux tout les jours. Avec mes frères nous avons perdu 3 membres de notre famille en 1an. Je culpabilise, ne sait pas quoi faire. Nous avons évidemment chercher des réponses a leur geste sans rien trouver…
Aujourd’hui j’ai la boule au ventre dès que mon téléphone sonne, je suis arrivé a un point ou vraiment je me demande qui sera le prochain! Je m’inquiète pour mes frères car même si ils me disent qu’ils ne feront jamais ça, je ne peu quand même pas retirer de ma pensée que mon père disait la même chose et qu’il y a deja eu 3 générations de suicide par pendaison. Même si l’on est bien entourés je me dit que les gens ne peuvent pas comprendre ce que l’on vit…