J’ai appris que voir un ventre grossir et sentir un enfant bouger sous la peau de sa copine n’est pas toujours suffisant pour être attaché à son enfant dès sa naissance.
J’ai appris que voir sa liberté partir ne se vit pas en deuil quand l’interaction avec son enfant s’amplifie de jour en jour.
J’ai appris à craindre ma propre fragilité. Fini la moto ? Mes priorités ont changé; je ne favorise plus les mêmes choses.
J’ai appris que protéger une petite fille change le regard qu’on porte à toutes les femmes et même sa réflexion dans le miroir.
J’ai appris que souvent la maternité/paternité s’apparente à folie. Comment certaines réflexions, peurs surviennent et qu’on les vit si intensément, alors qu’avec un peu de recul il n’y avait pas raison de s’en faire. Compter, analyser le nombre, fréquence, densité des cacas ?..
J’ai surtout appris qu’autant un papa est indispensable, on s’attend à peu de lui. Partout on ne parle que des mamans et de leurs super-pouvoirs. On se surprend constamment de l’implication d’un papa, des actions qu’il peut faire. On félicite les papas d’aider les mamans comme si ce n’était pas leur rôle.
J’ai appris qu’à l’inverse de mettre la barre haute, ce manque de confiance en nos papas laisse la barre bien basse et dans ce sens plusieurs finissent par s’y mesurer. À chaque fois qu’un ami me dit qu’il garde ses enfants en l’absence de la maman, à chaque fois qu’on demande à un papa s’il change des couches, s’il se lève la nuit… je grince des dents.
J’ai appris de mon enfant aussi, comment cette innocence est fragile et belle, comment je dois la nourrir aussi et l’importance d’être meilleur pour elle et pour tous puisqu’elle remarque et elle va peut être chercher quelqu’un qui me ressemble un jour. J’ai appris, envers et contre ce que mon environnement me dit à moi et aux autres papas, que je dois et je vais mettre la barre plus haute.
J’ai appris le meilleur de moi-même et l’importance de l’appliquer pour elle, pour nous et pour que tous élèvent le standard attendu de nos papas.
J’ai appris à apprécier encore plus mon papa qui lui, m’a mis la barre à des hauteurs vertigineuses.
ET !…
Heureusement, j’ai aussi réappris à jouer comme un enfant.
Et ça c’est le pur bonheur, surtout avec mon petit humain préféré.
LOUIS-PHILIPPE COUTO |
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