Cher fils,
Je t’ai déjà dit que tu étais mon premier grand amour. Que lorsque j’ai croisé ton regard, j’ai tout de suite su que je t’aimerais à tout jamais, viscéralement et inconditionnellement. Que ma vie a pris un tout autre sens le jour où tu es né. Que peu importe la couleur du ciel au-dessus de nos têtes, le bleu de tes yeux et la douceur de ton cœur allaient toujours me rappeler que le lien qui nous unit est plus fort que tout.
Tu es devenu mon point d’ancrage, ma raison de vivre, mon bébé.
Du plus loin que je me rappelle, j’avais hâte que tu prononces le mot « maman ». Quelle mère ne rêve pas du jour où son bébé l’appelle de vive voix, avec ce mot nouveau remplaçant les pleurs et les cris? Je pensais, à tort, que mon univers allait être chamboulé en t’entendant prononcer ces deux syllabes.
Mais ce qui m’a réellement virée à l’envers, mon chéri, c’est quand tu m’as dit « je t’aime » pour la toute première fois.
Je n’ai jamais douté que notre amour était réciproque. Les douces heures passées blotti tout contre moi, ces tendres moments à nous bercer l’un l’autre, les autres plus sombres à pleurer ensemble – tant d’instants chargés d’émotion que seul l’amour que nous avons tissé peut générer.
Mon corps vivait et recevait tout cet amour, mon bébé. Mon âme y croyait. Mais mes oreilles elles, attendaient inconsciemment, patiemment, le jour où ta bouche serait en mesure de prononcer les mots qui viendraient transpercer mon cœur. Transpercer le moteur de mon amour pour toi d’une décharge électrique qui me permettrait d’avancer, de continuer, de poursuivre notre aventure malgré les tempêtes qui perturbent parfois notre petite vie tranquille.
La spontanéité de tes câlins, le sourire que tu as quand on se retrouve, toi et moi, ton regard piteux quand tu me sais déçue par tes erreurs. Tout cela me rappelle que tu m’adores. Mais rien n’a autant d’impact que les mots «je t’aime» prononcés, sentis, par toi, mon fils.
Que tu le dises parce que tu en as envie, parce que ça sonne vrai, parce que tu désires me faire sourire, pleurer de rire, parce que toi aussi, tu vis un débordement de tendresse que tu désires partager avec moi, ta maman – peu importe. Tu ne le diras jamais trop, je te le promets.
Je t’ai déjà dit que tu étais mon premier grand amour. Que tu as redéfini chaque facette de ma réalité. Que tu m’as en quelque sorte réinventée. Ce que je ne t’ai jamais dit, par contre, c’est que plus tu grandis, plus l’amour que j’éprouve pour toi grandit.
Simplement parce que tu peux me le dire toi aussi, à présent, que tu m’aimes.
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