Tout est calme dans la maison. Étrangement.
Le souper est terminé, ta vaisselle est faite – ou pas – pis les p’tits jouent au salon. Tu viens de te verser ton deuxième verre de vin que tu espères boire assise tranquillement en chérissant ta progéniture du regard.
Puis, tout à coup, un nuage passe dans le ciel, éclairant ton salon d’un magnifique rayon de lune.
Le temps de t’en rendre compte, il est déjà trop tard.
Tu vois tes enfants se transformer sous tes yeux. Leurs yeux rougeoient de folie, leurs petits corps se couvrent de poils, leurs canines se métamorphosent en crocs. Ils étirent le cou pour hurler puis se mettent à rire d’un ton lugubre sans jamais pouvoir s’arrêter. Ils viennent d’attraper le syndrome du loup-garou.
C’est la pleine lune.
Bon, peut-être que j’exagère un peu la transformation ici, mais t’as compris l’essentiel, fille. Tes enfants ne sont plus reconnaissables.
C’est le pow-wow dans la maison. Ça court, ça crie, ça rit. Ça crie, ça hurle, ça pleure. Bref, ça fait tous les temps.
Juste arriver à les attraper pour leur mettre leur pyjama relève de l’exploit olympique. Ils sont tellement survoltés, tes p’tits, qu’ils sont ben à veille de spinner sur les murs. Pis ils te font des colères énormes pour un rien, alors gare à toi si tu leur sers du lait dans le mauvais verre; tu en paieras la note de façon exponentielle.
Quand tu arrives à les coucher – enfin! – tu n’es pas au bout de ta peine. Tes petits loups-garous chéris passent une vraie nuit de marde. Ils se réveillent à répétition, font des cauchemars et des terreurs nocturnes alors qu’en temps normal, tu les couches à 19h30 et ne revois leur petit minois qu’à 6h30 le lendemain matin.
Le lendemain matin, quand ton regard cerné croise ton calendrier, tu comprends pourquoi les compagnies d’impression marquent rigoureusement chaque pleine lune d’un petit cercle.
C’est pour toi, la mère.
Pour t’avertir que tes p’tits se transformeront, l’espace d’un, deux ou trois jours en vraies petites bêtes sauvages. Ce n’est pas ta faute, c’est l’astre lunaire qui te joue des tours. Des tours de très mauvais goût, il va sans dire.
Alors vas-y, bois-le, ton verre de vin, pis prends ton mal en patience. Ça va passer.
Jusqu’au mois prochain.
AMY BUREAU |
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