Deux barres de toi, mais je n’y crois pas. Je repense à tous mes espoirs si souvent réduits à néant et à tous mes pleurs dans le noir. Ce matin aussi, je pleure. Mais, devant ce bâtonnet en plastique blanc, mes larmes sont lumière. Elles brillent si fort, que j’en oublie le temps que je t’ai attendu car me voilà enfin sur le bon chemin. Celui qui fera de moi celle que je souhaitais tant être. Celui qui m’élèvera au rang de maman.
Deux heures de toi, mon bébé, mais je ne réalise pas que tu sois enfin là. Des mois à t’attendre et à me croire prête alors que seule ma valise l’était. Perdus, mon cœur et ma tête doivent apprendre à vivre avec des émotions nouvelles. Le corps éprouvé, je préférais pourtant t’admirer endormi et apaisé que de fermer à mon tour les yeux. Contempler chaque partie de toi pour commencer à réaliser : ça y est, je suis maman.
Deux mois de toi, mon enfant, mais je ne dors toujours pas car toi non plus. Un allaitement compliqué, des nuits entrecoupées et trop d’injonctions déplacées ont mis à mal ma maternité. Je réalise dans la douleur. J’ai peur de mes peurs. J’ai perdu mes repères. Je ne suis mère que selon l’état civil. La tempête ne passe pas et les émotions négatives s’enracinent dans mon esprit. Pourtant, je voudrais tant être la maman que j’imaginais.
Deux ans de toi, mon amour, et enfin, je nage sans chavirer. Page tournée, mère apaisée. Malgré quelques séquelles, je déploie mes ailes. Je vois enfin pleinement ta beauté. Sans nuage, ou presque. Je savoure notre binôme. Et surtout ton sourire. Te voir rire malgré que notre tandem ait trop souvent déraillé au départ est un soulagement. Un précieux trésor. Toi sur mes bras, factures sur la table et riz sur le feu : un quotidien simple et doux de maman.
Oui, deux ans de toi, mon ange, et je prends le temps d’apprécier car je sais que, justement, ce temps-là passe bien trop vite. On me l’avait dit et c’est vrai. Être parent, c’est perdre totalement le contrôle du calendrier. Il nous échappe. Tout comme le cadran, les réveils nocturnes, les grasses matinées qui ne dépassent jamais 8h et les siestes que tu refuses, je ne suis plus maître du temps, mais je suis ta maman.
Deux nouveaux mots de ta voix et mes joues sont toutes mouillées. Je suis fière et l’émotion se lit dans mes yeux. Tu grandis et m’éblouis. Ma seule priorité est de te savoir épanoui, tout au long de ta vie. Aussi, je veille et veillerai à te transmettre de belles et vraies valeurs pour guider tes choix. Jusqu’à mon dernier souffle. J’évolue dans mon rôle de maman et, désormais, je le sais : devenir mère, c’est sans cesse se soucier de ce que toi, tu vas devenir. C’est ancré en moi et encré sur ma peau. Je suis ta maman. Et tu es mon enfant. C’est intrinsèque maintenant.
Félicitations ! Ton texte est tout simplement incroyable, tout comme toi en tant qu’auteure qui trouve la thérapie dans l’écriture. Pour moi, qui ne suis pas encore mère, tu es un exemple inspirant. Grâce à ton récit, je commence à comprendre que la maternité n’est pas seulement un fleuve calme, mais bien plus complexe et profond. J’estime que c’est une expérience à vivre pour la comprendre pleinement, mais grâce à ton texte, je parviens à me projeter dans ce futur incertain avec espoir. Je crois que lorsque mon tour viendra, j’aurai moins de craintes et me sentirai moins seule dans cette aventure. Merci infiniment pour ta vulnérabilité et ton authenticité exceptionnelles. Tu es une merveilleuse mère, n’en doute jamais ✨️🌻