Je ne suis pas ta mère et je ne le serai jamais.
Pourtant, c’est bien ce détail très précis qui me permet de vivre cette relation avec toi.
Je ne suis pas ta mère ni ton père qui, eux, sont aux prises avec ces tâches parfois ingrates qui viennent avec la parentalité; tu le sais, je parle de ces moments où la patience manque et où te punir ou te restreindre deviennent les seuls aboutissants possibles d’une situation. Pourtant, tes parents sont aussi ceux qui établissent la routine, la sécurité et le cocon d’amour inconditionnel que tu chercheras plus tard à retrouver quand tu te sentiras désorienté.
Je ne suis pas un de ces phares, un de ces piliers de ton univers.
Néanmoins, quand tu me vois arriver, tu me fais le cadeau d’un sourire, d’une petite danse de joie, et même, quand ça te dit, tu me gratifies d’un tout doux, tout mignon petit câlin ! Ah ben là, mon coeur gonfle à en craquer.
Rien ne vaut la douceur de cette affection, celle de ce petit être qui décide d’accorder sa confiance absolue le temps d’un instant, dans toute sa spontanéité, sa candeur et son authenticité.
Pour moi, qui suis simplement ta tante, une énième personne de ton entourage, c’est infiniment précieux et ça me fait me sentir particulièrement privilégiée. Oui oui, privilégiée, car toi, petit bout d’humain qui me fascine et m’émerveille, tu me fais l’honneur d’être aux premières loges de ton évolution. Du haut de tes deux ans, tu me permets de t’accompagner dans tes apprentissages et tu me fais assez confiance pour te laisser aller, que ce soit en criant ton irritation, ou en me demandant doucement mon aide.
Je ne suis pas ta mère et je ne le serai jamais.
Malgré tout, à tes yeux d’enfant, j’ai assez de crédibilité à travers cette mer d’adultes qui t’entourent pour que tu acceptes de me donner une place qui, je l’admets, me faisait un peu peur au début; passer du temps avec toi a réveillé en moi cette crainte qu’ont bien des parents, celle de transmettre leurs travers et leurs insécurités à leur enfant.
Mais en réalisant cette opportunité que tu m’offres, fois après fois, de te transmettre du beau, j’ai envie de croire que j’ai en moi ce que tu vois, toi, avec tes yeux, et que tu me renvoies sans même t’en rendre compte; quelqu’un d’agréable, de fort, et de doux aussi. Quelqu’un qui peut aider, aimer, supporter, consoler. Quelqu’un qui fait ce qu’elle peut pour t’amuser, allant jusqu’à frôler l’école de cirque pour t’arracher un éclat de rire franc, puis recommencer jusqu’à l’épuisement, parce que c’est aussi gratifiant que craquant.
Je ne suis pas ta mère et je ne le serai jamais et c’est pour ça que je te remercie de me laisser cette place à tes côtés, que je tâcherai d’honorer du mieux que je peux, aussi longtemps que ce sera possible.
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Merci aussi à la mère extraordinaire de ce petit coco envers qui je serai éternellement reconnaissante de m’avoir rapidement invitée à prendre cette place spéciale auprès de son enfant.
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