Tu allais être tante. Tu allais être une tata, une tatie, une tantine. Et puis non. Il n’y a plus eu de bébé à venir.
Pour les parents, la peine est immense. Et toi, leur sœur, leur belle-sœur, leur amie, tu es là pour les soutenir.
Mais tu es triste également et ta peine est légitime.
Tu allais être tante et tu en étais follement heureuse. Tu revivais encore et encore le moment où ton frère ou ta sœur t’a annoncé qu’un bébé allait agrandir leur famille. Votre famille. Et tu étais aux anges à l’idée que ce bébé allait arriver.
Tu allais être une tante et tu avais déjà imaginé tout ce que tu allais faire avec ce bambin. Tu t’imaginais le serrer dans tes bras. Tu faisais des plans de sorties au parc et d’après-midi blottis dans le canapé à regarder un Disney en boucle. Tu te voyais créer avec lui des souvenirs dans le but presque avoué de devenir sa tante préférée. Celle dont on se moque gentiment, mais qu’on aime profondément.
Tu allais être tante. Tu imaginais déjà comment ce petit bout d’humain allait t’appeler. Quel surnom, toi, tu lui donnerais. Tu te demandais si tu devrais quémander du temps avec lui ou si ses parents te le confieraient volontiers.
Tu allais être une tante et tu t’imaginais déjà en tatie cool à qui un adolescent peut tout confier. Tu l’emmènerais faire tout ce qu’il ne voulait pas faire avec ses parents. Tu serais son alibi lors d’un premier rendez-vous amoureux. Tu l’accueillerais sans jugement quand plus rien n’irait.
Tu allais être une tante et tu savais déjà à quel point tu aimerais ce bébé. D’ailleurs, tu l’aimais déjà même si cela semble inconcevable.
Tu allais être une tante et tu le seras sûrement un jour. Mais plus de ce bébé-là.
Tu allais être tante et tu as le droit de le pleurer.
Ne culpabilise pas d’être triste.
Tu as aussi besoin de faire ton deuil.
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