J’ai trouvé la mère parfaite.
J’ai vu cette mère travailler des heures durant à un poste à responsabilité, mais répondre au moindre appel de ses enfants. Prendre du temps pour chacun d’eux. Faire en sorte que chacun de ses enfants se sente unique et aimé.
J’ai remarqué cette mère qui est là pour sa famille. Qui accompagne son mari à des soupers avec des collègues dont elle ne parle pas la langue. Qui est présente pour ses parents vieillissants. Qui parle de sa sœur avec amour et admiration et de son beau-frère avec humour.
J’ai aperçu cette mère faire les repas de ses enfants. Leur expliquer qu’on mange peu de viande car on est soucieux de la cause animale. Je l’ai vu faire ses courses et choisir des aliments santé pour offrir les meilleurs nutriments possible à ses petits.
J’ai entendu cette mère parler à ses enfants. À son fils qui lui annonçait les bons résultats d’un examen. Elle ne l’a pas félicité. Elle lui a demandé s’il était fier et content. Et comme il a répondu par l’affirmative elle lui a dit « alors je suis vraiment contente pour toi ».
J’ai admiré cette mère qui apprend à ses enfants à respecter la planète. Qui leur démontre l’importance du recyclage. Qui leur colle des pictogrammes devant les différentes poubelles pour que ça soit à leur portée. Qui leur explique que les légumes moches ne sont pas moins bons. Qui accommode les restes de la veille en quiche ou en salade pour éviter le gaspillage alimentaire.
J’ai écouté cette mère parler de ses enfants. De sa fille et ses difficultés scolaires. Je l’ai entendu expliquer qu’elle ne lui mettait en rien la pression. Qu’elle l’aidait pour ne pas qu’elle se sente trop en décalage avec les autres, mais lui disait que ses mauvais résultats n’avaient rien de dramatique tant qu’elle faisait du mieux qu’elle pouvait. Elle disait « ma fille est bien dans sa peau et c’est ce qui m’importe ».
J’ai observé cette mère refuser tout type de discrimination. Apprendre à ses enfants la tolérance sauf celle aux intolérants. Expliquer notamment à une personne handicapée que son handicap ne lui permet pas de faire une réflexion raciste. Amener ses enfants à des rencontres et manifestations en tout genre pour les ouvrir à tous les publics.
J’ai contemplé cette mère qui prend soin d’elle. Qui prend le temps de se faire belle. Qui s’organise pour aller faire du sport parce qu’elle a envie de bouger. Qui part sans remords rejoindre ses amies pour une soirée, un weekend ou une semaine. Parce qu’elle a besoin de souffler et parce que les papas aussi savent gérer les enfants. Et pas besoin d’appeler pour vérifier.
Je n’ai pas entendu cette mère soupirer d’exaspération ni s’impatienter parce que ses enfants mettaient trop de temps à s’habiller. Je n’ai pas vu l’état de sa maison et je sais pas non plus si la relation qu’elle entretient avec le père de ses enfants est véritablement épanouie. J’ignore s’il lui arrive de hausser le ton et d’envoyer ses enfants en punition. Je ne sais pas si elle se couche les larmes aux yeux, la tête trop pleine.
Le temps m’a appris que personne n’est parfait. Que cette maman que je juge incroyable en tous points a forcément des défauts, rencontre assurément des défis et que tout n’est pas toujours rose dans sa vie. Mais plutôt que d’insister sur ses failles ou de la jalouser, plutôt que de chercher en quoi sa vie à elle aussi est parfois un enfer, je la choisis comme modèle car il n’y a pas de guerre, pas de rivalité, et qu’on a toutes tellement à s’apporter.
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