Je suis maman et j’aurai bientôt 40 ans.
Mon corps veut suivre une fois sur deux.
Mon bébé n’en est plus un et a quitté la petite enfance pour prendre la route de l’école depuis un moment.
Les baptêmes auxquels j’assiste ne sont plus ceux de cousins éloignés, mais des enfants de mes amis.
Je suis maman et j’aurai bientôt 40 ans.
Les séparations qui surviennent tout autour ne sont plus celles des parents de mes amis que j’essayais de réconforter naïvement et maladroitement à grands coups de « plus de fêtes de Noël et deux chambres juste pour eux ». Ce sont mes amis qui se séparent et que j’essaie de ramasser à la petite cuillère avec bienveillance et douceur, toujours aussi maladroitement car les mots me manquent.
Les funérailles auxquelles j’assiste ne sont plus celles des vieilles tantes de mes parents. Ce sont celles de leurs amis, ce sont les parents de mes amis, ce sont celles de mes parents, ce sont celles de mes amis.
Je suis maman et j’aurai bientôt 40 ans.
Les coups de pelle en pleine face s’accumulent, s’enchaînent. Tels des wake-up calls qui me ramènent à l’essentiel, à l’évidence, celle que je ne suis pas éternelle et ceux que j’aime non plus.
J’apprends à mes dépens que l’amour entre deux personnes est un muscle qui se travaille et qui s’ensevelit sous les années, il faut beaucoup de bienveillance, de communication, de patience et d’entraide pour que la flamme continue de briller.
Je réalise que la petite enfance passe vite, trop vite et je dois profiter de chaque seconde, en embrassant ce qui s’en vient plutôt que de vouloir y résister.
Je suis maman et j’aurai bientôt 40 ans.
Et le temps qui a filé entre mes doigts jusqu’ici me rappelle constamment que la vie est courte, trop courte bien souvent et qu’il n’y a pas une minute à perdre. Que je dois profiter de tout et surtout prendre soin de moi pour vivre aussi longtemps que je pourrai pour voir mes enfants et petits-enfants grandir. Assez longtemps pour que mon dernier souffle soit doux, paisible, sans rancune ni regret.
Laisser un commentaire