Mon enfant, tu n’auras jamais de frère ni de soeur.
Nous ne serons à jamais que trois, toi, ton papa et moi. C’est un choix que nous avons fait pour respecter nos besoins, nos limites et nous assurer de t’offrir le meilleur de nous-mêmes sans avoir à diviser notre temps, notre énergie et notre patience.
Mon enfant, tu n’auras jamais de frère ni de sœur.
Il n’y aura pas de bébé à cajoler et auquel apprendre à donner le biberon. Mais il n’y aura pas non plus de pleurs qui te réveilleront la nuit ni personne qi s’emparera de tes jouets dans ta chambre sans te demander la permission.
Mon enfant, tu n’auras jamais de frère ni de sœur.
À la maison, ta famille se résumera à ton papa et ta maman. Mais au-delà de ses murs, elle sera à jamais bien plus grande. Tes grands-parents et tes cousins, tes oncles et tes tantes de sang et de cœur seront toujours là pour t’écouter, t’offrir un épaule pour pleurer et un toit sous lequel tu pourras te réfugier.
Mon enfant, tu n’auras jamais de frère ni de sœur.
En grandissant, tu n’auras pas de partenaire de jeu de ton âge à la maison. Mais tu auras une ribambelle d’amis rencontrés dans la rue, au parc, à la garderie puis à l’école avec lesquels t’amuser. Des amis avec qui tu développeras des liens de plus en plus serrés au fil du temps. Des copains à qui tu pourras confier les joies et la peines dont tu ne souhaiteras plus nous parler en grandissant. Des amitiés qui se feront et se déferont au fil du temps, mais qui t’accompagneront tout au long de ton chemin.
Mon enfant, tu n’auras jamais de frère ni de sœur.
Mais contrairement à ce que je sais que certains parents d’enfants uniques craignent, je sais que tu seras heureux et jamais seul. Parce que la famille va bien au-delà des liens du sang. Parce que je sais que tu sauras bien t’entourer. Et parce ceux qui t’aiment et t’aimeront au cours de ta vie n’ont pas besoin d’avoir un ADN similaire au tien pour t’aider, te soutenir et illuminer tes journées.
Je suis fille unique, je n’ai jamais eu de soucis avec cela dans mes petites années, beaucoup d’amis, je ne me suis jamais ennuyée etc. par contre je n’ai pas souhaité reproduire le schéma familial qui n’était pas un choix pour ma maman mais le hasard de la vie.
Si je n’en ai pas souffert jeune, j’ai vraiment pris conscience de la solitude et de la lourde tâche avec des parents vieillissants et malades.
J’ai accompagné ma maman chérie jusqu’au bout et qu’est ce que j’aurais aimé avoir un frère ou une sœur pour partager ces moments terriblement douloureux. L’accompagnement, les formalités suite au décès, la succession… des moments si difficiles et douloureux. Même si mon conjoint m’a énormément aidé, je suis seule face à mes souvenirs.
J’espère que mes filles s’entendront et j’ose espérer que vivre ces moments seront plus légers à plusieurs…