maman déprimée salon

Je suis une maman et voici comment je me suis sauvée

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Je suis une maman et pendant des années, j’ai été malheureuse. Malheureuse en pensant que j’étais heureuse. Je jouais un rôle dans lequel je me sentais comme un imposteur. Je me sentais inadéquate comme mère et  je ne croyais plus en mon couple, mais je tentais de me persuader du contraire. Jusqu’à ce qu’un jour, je cesse de me mentir à moi-même et que je réalise que je ne savais pas réellement ce qu’était l’amour. L’amour véritable de soi et des autres. J’ai alors compris que je ne pouvais plus vivre comme ça et voici comment je me suis sauvée.

J’ai d’abord appris à laisser tomber et j’ai cessé de passer la plus grande partie de mon temps à me plaindre et ruminer mes frustrations. Parce que j’avais la perpétuelle impression que mon partenaire s’impliquait peu, de tout faire seule et que je sentais le poids de l’univers sur mes épaules, j’ai commencé à me permettre de laisser la vaisselle sale sur le comptoir. De réchauffer un plat préparé pour le souper. D’ignorer le bac à lessive plein. Ce faisant, j’ai respecté mes limites, retrouvé une partie de mon énergie et accepté que le père de mes enfants fasse preuve du même lâcher prise. J’ai compris qu’un lavabo débordant a le pouvoir de briser son couple quand on passe la journée à chialer à son sujet.

Je me suis ensuite demandé si je m’aimais et si je me respectais vraiment. J’ai pris le temps de réfléchir à tout ce que mon corps m’a permis d’accomplir et me permet de faire au quotidien. J’ai pris le temps d’observer les traces et les marques sur mon corps. Forcément, j’ai changé avec les années, mon corps aussi et j’ai saisi que je devais cesser de me languir d’un corps passé qui ne reviendrait pas. J’ai commencé à en prendre soin, à l’apprécier, à bouger et à réaliser tout ce dont il était toujours capable. C’est impossible d’être heureuse et épanouie dans un corps qu’on déteste; en en prenant conscience, j’ai fait le choix de devenir ma propre meilleure amie et de m’accepter avec douceur et bienveillance.

Puis j’ai arrêté de vouloir rentrer dans un moule, peu importe lequel. J’ai accepté que j’étais complexe, unique et que je ne me définissais pas que par mon rôle de mère ni aucun des autres rôles qui m’incombaient. J’ai compris que j’avais le droit de prendre mes propres décisions, de faire mes propres réflexions et qu’il n’y avait pas de cadre ni de limites à respecter. J’ai compris que je ne vivrais qu’une fois et que je pouvais être celle que j’aspirais à être, pas seulement celle que je croyais devoir être. Je me suis ouverte à la différence et je me suis permis de faire des choses contraires à mes habitudes. Parce que je ne suis pas un robot. Je change. J’évolue, j’apprends et je suis trop multidimensionnelle pour me restreindre. Je sais que je peux être spirituelle et scientifique. Organisée et bordélique. Et que j’ai le droit de choisir ce qui me rend heureuse et de laisser tomber le reste.

Pour finir, j’ai accepté de demander de l’aide. J’ai réalisé que je n’étais pas faible quand j’avais besoin de soutien. Que je n’étais pas moins bonne quand je demandais de l’assistance. Et que tout ne pouvait pas toujours reposer sur moi.  Je me suis entourée de personnes de confiance. J’ai viré celles qui me critiquaient ou me jugeaient. Et chaque fois que j’ai ressenti le besoin d’avoir du support, je l’ai demandé sans attendre qu’il vienne à moi.

Je suis une maman et je me sentais prise dans ma réalité. Jusqu’à ce que je comprenne que je contrôlais ma vie et que c’était à moi de faire les choix qui me rendaient heureuse chaque jour.

Je suis une maman, je me suis choisie et je me suis sauvée.

Crédit : Arsenii Palivoda/Shutterstock.com

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La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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