Mon bébé, j’ai cligné des yeux et tu es devenu si grand.
Je t’ai tourné le dos un instant et je n’avais plus de bébé. Le temps d’un souffle et tu t’apprêtes encore une fois à te servir du tien pour souffler tes bougies. Je vois déjà ton regard s’illuminer à l’idée d’éteindre leur flamme et le mien, devenir nostalgique, comprenant que la fumée qui se dissipe n’a d’équivalent que le temps qui s’effrite.
La vie va si vite depuis que je t’ai rencontré et j’ai l’impression que rien ne pourra ralentir ce tourbillon de plénitude. Alors j’y plonge et je m’immerge chaque jour de cette douceur qui me berce et me comble dès l’aube. Je m’enracine dans ce présent qui appartient toujours trop rapidement au passé et je profite de chacune de nos secondes avant qu’elles ne deviennent plus qu’un souvenir. Mon seul outil pour ralentir le temps est d’en observer chaque nuance et chaque caresse et accrocher des ficelles à notre bonheur pour le garder toujours près de moi.
Je t’aime tant mon amour. Tu es mon beau et grand cerf-volant et je te regarde danser avec assurance dans le vent, dans toute la finesse de ton esprit et la grandeur de ton âme. Je te trouve magnifiquement fragile, mais aussi terriblement fort et ce contraste m’émerveille autant qu’il m’effraie. Je tiens fermement ce trop mince cordage qui nous relie encore et je t’admire, les yeux humides de la chance que j’ai d’être ta maman. Je te laisse chaque jour un peu plus d’autonomie, en déroulant un tour à la fois ta liberté. Tu es si beau à regarder mon ange, avec ta détermination qui peut braver même les plus grandes tempêtes.
Mon bébé, j’ai cligné des yeux et tu es devenu si grand.
Mais même si le temps file entre nos doigts, je te promets que je serai toujours là, tout près, et qu’il me fera plaisir de te ramener près de moi entre deux envolées de cette vie qui est désormais tienne.
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