À toi qui as décidé de partir, de quitter un homme violent,
Je comprends ta peine, je comprends ta douleur. Je sais que tu te lèves tous les matins avec l’espoir d’un jour meilleur. Je sais que tu souhaites plus que tout au monde sortir de ce tourbillon qu’est devenue ta vie. Je sais que tu te demandes sans cesse ce que tu pourrais faire pour retrouver ces sentiments de joie et de plénitude que tu as perdus quand tu l’as laissé entrer dans ta vie en t’oubliant petit à petit, jour après jour.
La vérité, c’est que tu t’es embarquée dans une quête longue et difficile, mais crois-moi le résultat final en vaut largement la peine. Je ne te cacherai pas que ce ne sera pas facile et que tu regretteras parfois ton choix parce que les défis qui se dresseront devant toi tout au long du chemin de la guérison te feront douter de ta décision. Pendant un certain temps, tu te demanderas tous les jours si tu as pris la bonne décision et si les bénéfices de ta décision surpassent réellement toutes les embûches qui se dressent devant toi. Mais tiens bon. Le soleil finira par revenir briller même si les nuages sont pour le moment prédominants et que la noirceur dans laquelle tu avances te semble sans fin.
Au cours des semaines, voire des mois à venir, il te fera croire que c’était toi le problème et tu y croiras probablement. Il te dira que tu as tout perdu, que tu as eu tort de partir et que tu paieras toute ta vie pour ton erreur. J’aimerais pouvoir te dire que la violence cessera dès que tu mettras le pied hors de cette vie, mais ce serait te mentir parce que les coups physiques seront vite remplacés par la violence psychologique. Cette violence-là est souvent la pire car elle te tue par en dedans sans laisser de marques externes. Cette violence-là tue ton estime, ta joie et assombrit tes relations avec les autres.
Devant ses critiques, son chantage et ses menaces, tu deviendras probablement méfiante, peut-être aigrie et tes mécanismes de défense érigeront une véritable forteresse autour de ton coeur pour le protéger. Mais n’aie pas peur. Même si je sais que tu ne crois pas cela possible en ce moment, un jour, tu rencontreras quelqu’un qui saura creuser un petit trou dans cette forteresse. Peu à peu, avec des petites attentions et des mots qui guérissent, ce trou s’agrandira et laissera tout doucement entrer un peu de lumière dans ta noirceur.
Pour l’instant, je sais que tu as peur et que tu doutes d’être à nouveau heureuse un jour. Je te mentirais si je te disais que ses paroles, ses gestes et son visage ne reviendront plus jamais te hanter et détruire en partie le chemin que tu croyais avoir parcouru. Mais je te demande de te battre.
Bats-toi pour ton cœur, pour toi et fais-toi passer en premier. Garde en tête les raisons pour lesquelles tu as décidé de partir et laisse, pour l’espace d’un instant, le bonheur effleurer ton cœur comme un rayon de soleil effleure ton visage un matin d’été. Tu mérites d’être heureuse.
Magnifique texte