Mon bébé,
Je fais du cododo, mais j’ai de la difficulté à l’assumer parce que tout le monde me demande constamment si tu fais tes nuits. Je sais que c’est sûrement par empathie; les parents savent bien que c’est épuisant de se faire réveiller à tout bout de champ et un bébé qui dort bien égale un parent reposé. Pourtant, mon ange nocturne, après des semaines à essayer tous les trucs jusqu’à m’assoupir en te nourrissant plus d’une fois, c’est la façon que j’ai trouvée pour survivre à tes nuits.
Je fais du cododo, mais j’ai de la difficulté à l’assumer parce que certains disent qu’il y a des risques que je puisse t’écraser. Pourtant, mon coeur, à travers les brumes de mon sommeil, je suis consciente de chacun de tes mouvements et de chacun de tes soupirs. Je t’aime tellement qu’il m’est impossible de t’oublier, même pour un instant, même dans les bras de Morphée.
Je fais du cododo, mais j’ai de la difficulté à l’assumer parce que je lis partout qu’il faut que tu apprennes à t’endormir par toi-même. Je me rends bien compte qu’en dormant avec moi, tu vas prendre un peu plus ton temps qu’un autre bébé à devenir indépendant. Pourtant, ma petite étoile, tu grandis déjà tellement vite que j’ai presque peur qu’en fermant les yeux toute une nuit, je ne te reconnaisse plus en les ouvrant. Pourquoi devrais-je te presser de te passer de moi?
Je fais du cododo, mais j’ai de la difficulté à l’assumer parce que j’ai tendance à être anxieuse, je remets tout en question et j’ai peur de te nuire. Pourtant, mon petit cadeau en couche, après avoir essayé pendant des heures de te faire dormir en vain dans ta bassinette, quand je te couche tout contre moi et que tu t’endors aussitôt en souriant dans ton sommeil, je ne peux pas m’empêcher de me dire que ma présence est ce dont tu as le plus besoin.
Je fais du cododo, mais j’ai de la difficulté à l’assumer parce que j’ai peur du jugement et on aime me rappeler que les bébés qui ont pleuré n’en sont pas morts. Pourtant mon bébé d’amour, mon cœur se brise quand tu pleures, il ne résisterait donc sûrement pas à cinq, dix ou quinze minutes de torture. Si tous ceux qui ont pleuré sont si bien préservés, ne penses-tu pas que tu vas survivre aussi, collé contre le corps qui t’as porté?
Je fais du cododo et j’ai de la difficulté à l’assumer, mais je vais y travailler.
Parce que rien ne fait plus de sens que de dormir avec le plus beau de mes rêves à mes côtés.
Des millions de bébés à travers le monde ont partagé l’espace sommeil des parents ou membres de la famille et dans de nombreuses contrées c’est toujours le cas.
L’enfant, de lui-même demandera son autonomie, nous parents, souvent la maman regrettera cette « dépendance ». L’enfant choyé ne l’oublie pas, il sait qu’il peut compter sur l’adulte. L’allaitement est fréquemment couplé au cododo, moments forts, indescriptible et inoubliables.
Maman complice d’un fils de 28 ans.