Mon bébé, tu m’as tant appris.
Tu m’as appris à quel point je peux être forte lorsqu’il s’agit de me battre pour toi, et cela dès l’accouchement.
Tu m’as appris ce qu’était le bonheur le jour où tu es né. Ce bonheur qui donne l’impression d’être sur un nuage de coton. Ce bonheur qui donne l’impression d’être en apesanteur. Ce bonheur qui donne l’impression que le monde s’est arrêté de tourner.
Tu m’as appris ce qu’est le don de soi lors de ces nuits de veille à surveiller ton sommeil, lors de ces journées où, pour ne pas t’entendre pleurer, je te berçais sans me doucher, sans dormir et même parfois sans manger.
Tu m’as appris la patience et tu m’as appris à me calmer, moi, cette femme qui avait tendance à facilement exploser.
Tu m’as appris la peur, la vraie, ce fameux jour où tu es tombé. Cette peur qui glace le sang, cette peur qui retourne les tripes. Celle qui fait encore trembler des heures et des heures après.
Tu m’as appris à ralentir, à revoir mes priorités et aujourd’hui je sais qu’au fond il n’y a que toi qui comptes vraiment.
Tu m’as appris à me faire confiance, moi qui suis d’ordinaire si peu sûre de moi. Dans mon rôle de maman, je veux croire en mon instinct.
Tu m’as appris l’inquiétude, le ventre qui se serre et les nuits d’insomnie remplies de doutes et de scénarios catastrophe.
Tu m’as appris la douceur, lorsque je t’ai bercé, lorsque je t’ai câliné, lorsque tu dormais dans mes bras les premiers mois.
Tu m’as appris la joie. Cette joie qui me donne ce sourire béat rien que parce que je t’aperçois.
Tu m’as appris ce qu’était la fatigue. Cette fatigue qui assomme. Celle qui rend tour à tour nauséeuse, agressive, migraineuse.
À présent, tu m’apprends à devenir maman. Comme toi qui apprends à marcher, je trébuche parfois, mais toujours pour mieux me relever et sans jamais cesser un seul instant de t’aimer. Parce qu’au-delà de tout, tu m’as appris l’amour. Cet amour pur, intense et inconditionnel pour lequel je n’attendrai jamais rien en retour. Cet amour d’une mère à son enfant. Cet amour immensément grand.
Quel magnifique texte… Il vient me chercher droit au coeur, j’aurais pu l’écrire tellement il s’applique à ma situation… et pourtant, mon enfant a 17 ans… atteint d’un cancer incurable, il est en soins palliatifs, alors je m’occupe de lui comme quand il était bébé. Ce sont les mêmes émotions : l’amour, les craintes, la fatigue et encore l’amour… Merci pour ce texte !
Belle poésie autant réelle