Je n’ai jamais aimé mon corps jusqu’à ce que je sois maman. Pendant des années, j’ai critiqué mes poignées d’amour, mes cuisses qui se touchaient et mon ventre que je ne trouvais jamais assez plat. J’ai détesté l’image que mon miroir me renvoyait ne me trouvant pas assez belle, pas assez mince , trop petite. Je me suis cachée dans des vêtements trop grands, sous du maquillage. J’ai refusé qu’on me prenne en photo parce que je me trouvais trop grosse.
Puis je suis tombée enceinte et j’ai vu mon corps changer. Les kilos qui se sont ajoutés à ma silhouette au fil des semaines. De mois en mois, je prenais poids mais même si je me trouvais de plus en plus lourde et de plus en plus grosse, j’aimais donc voir mon ventre grossir. Alors que j’avais toujours détesté me peser et prendre quelques livres, je me suis mise à souhaiter voir mon ventre s’arrondir. Les kilos s’accumulaient à vue d’oeil et pourtant je ne m’en souciais que très peu; je voulais que tout le monde voit que je portais un petit être en moi, que tout le monde sache que j’allais devenir maman.
Puis les vergetures sont apparues. Ma peau s’est mise à craquer. Son élasticité n’était pas suffisante pour compenser tout le poids que je prenais. De grosses lignes violacées ont commencé à zébrer mon corps. J’aurais pu les détester mais pourtant, je les ai trouvées belles. Comme si de l’intérieur de mon ventre, mon enfant créait une oeuvre d’art sur mon corps pour que je garde le souvenir de son passage dans mon corps toute ma vie. Plus les lignes se multipliaient, plus le temps restant afin que je le tienne dans mes bras diminuait.
Puis la grossesse a pris fin et il n’est plus rien resté de mon corps que j’avais tant détesté. Mon ventre était plus mou qu’il ne l’avais jamais été, ma peau striée de vergetures et plusieurs kilos s’étaient définitivement ajoutés à ma silhouette. Pourtant, plus rien de tout cela ne comptait à mes yeux. Et c’est à cet instant que j’ai compris que je me devais d’aimer et de respecter mon corps, peu importe ce à quoi il ressemblait.
La grossesse m’a appris à aimer mon corps. Autant je l’avais trop longtemps détesté pour des défauts pratiquement inexistants, autant toutes les cicatrices et les traces laissées par la grossesse m’ont permis d’aimer mon corps à l’infini. Parce que j’ai compris qu’il était la plus belle et la plus précieuse des choses que je possédais, mais surtout parce qu’il m’a permis de donner la vie.
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