Je t’écris à toi, celle que j’aime tant, mais que je ne connais pas. Tu es partie bien trop vite, bien trop jeune, laissant derrière toi des enfants bien trop petits pour vivre sans leur maman.
Les souvenirs que j’ai de toi sont flous, diffus et peu nombreux. Heureusement, les photos et les vidéos sont là pour me montrer. Pour m’aider à garder un souvenir de toi plus franc, plus clair. Pour me montrer tout l’amour que tu avais pour nous, tes enfants. Pour me montrer les petites et grandes attentions que tu prenais le temps de nous préparer. Heureusement, quelques personnes autour de moi qui t’ont connue sont encore là pour me dire à quel point tu étais une maman extraordinaire. À quel point tu étais impliquée dans ta communauté. À quel point tu aimais rire, chanter, t’amuser. Ils sont là pour me dire à quel point tu aurais tout donné pour rester auprès de nous, ta famille si longtemps souhaitée.
J’aurais aimé que tu m’apprennes tant de choses, maman. Tant de choses qu’une mère apprend à sa fille à mesure qu’elle grandit. J’aurais aimé que tu m’accompagnes à mon premier jour d’école et que tu m’aides à apprendre à lire et à écrire. J’aurais aimé que tu m’apprennes à cuisiner, toi, qui le faisais si bien. J’aurais aimé que tu m’apprennes à coudre et à tricoter, toi qui avais des doigts de fée. J’aurais aimé que tu me dises que tu comprends, lors de mes premiers chagrins d’amour, toi, qui as tant aimé papa. J’aurais aimé que tu me dises que tu es fière de moi, lors de la remise de mes diplômes. J’aurais aimé que tu m’accompagnes dans mes prises de décisions importantes, que tu valides ou non mes choix de vie. J’aurais aimé que tu viennes m’aider à déménager dans la grande ville, à peinturer mes murs et que tu me congèles mes petits plats préférés. J’aurais aimé que tu t’inquiètes lors de mes voyages et que tu sois heureuse de recevoir, enfin, mes cartes postales. J’aurais aimé que tu me racontes ton parcours, tes histoires d’enfance et tes expériences d’adolescence.
J’aurais aimé que tu rencontres mon amoureux et que tu l’aimes, toi aussi. J’aurais aimé que tu sautes, que tu pleures de joie, lorsque je t’aurais appris que ta grande fille a un petit bébé dans son ventre. Que tu vives avec moi la naissance de mes enfants. Que tu me conseilles, m’écoutes, et m’encourages lors de mes doutes de nouvelle maman. Que tu vives avec nous les joies, les accomplissements, les peines de tes huit petits-enfants. Que tu sois une mamie présente, aimante et amusante, tout comme papy l’est aujourd’hui. Il est si beau à voir jouer avec ses petits-enfants.
J’aurais tant aimé te connaître plus de cinq ans, maman. Que tu souffles avec moi chaque année de plus, les bougies du gâteau que tu aurais fait pour moi.
Il y a tant de choses que j’aurais aimé de toi maman. Je suis certaine que nous aurions été de grandes amies, des complices, des confidentes. Quand je me regarde, je te vois aussi un peu, car ceux qui t’ont connue disent que je te ressemble. Quand je regarde mon fils, je te vois un peu en lui aussi, car il a tes grands yeux bleus.
Maintenant quand je regarde mes enfants, je sais à quel point tu as pu nous aimer, nous bercer, nous consoler tant de fois et comme tu as pu être fière de nous. Maintenant que je suis maman, je comprends à quel point tu as pu nous aimer inconditionnellement.
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