Lorsque cette vague, cette pandémie, cette situation plus qu’exceptionnelle, sera chose du passé, je n’ai qu’un seul souhait : envoyer un tsunami d’amour à toutes ces personnes, tous ces êtres, plus chers les uns que les autres, qui m’ont tant manqué ces derniers mois. La technologie m’a peut-être permis de vous voir évoluer, chers parents, chers amis, chers collègues, mais il n’y aura jamais rien à la hauteur des accolades, du contact humain, pour signifier combien je tiens à chacun de vous.
Chers parents, vous qui m’avez donné la vie, vous me manquez tellement! Les coucous aux enfants dans la porte-patio, les sourires en zoom, vos voix au téléphone – que de micro-moments dans une bien trop grande semaine. Un départ précipité devant des petits-enfants incrédules, puis tristes, de ne pas pouvoir s’approcher de vos visages masqués. Nos retrouvailles seront inoubliables, avec des étreintes des plus sincères. Je vois déjà les larmes de joie couler sur mes joues. Des larmes remplies de la promesse de ne plus espacer nos rendez-vous, de ne plus rien prendre pour acquis, de délaisser nos mille et une obligations et gadgets afin de savourer votre précieuse présence.
Cher petit bébé, oui toi, qui est sur le point de marcher, courir, voler! On ne se connaît qu’à peine, on s’est entrevus de loin, car tes parents qui t’aiment plus que tout ont été sages, prudents, craintifs – et avec raison! Je refuse de t’appeler bébé Covid, toi qui as connu ton cercle familial derrière un écran. Tu ne m’as jamais touchée, et ton frêle petit être n’a connu que les bras de tes parents. J’ai hâte de te sentir, de toucher ta peau si douce, lorsque je le pourrai. Je tenterai de répartir tout l’amour que j’éprouve pour toi sur plusieurs visites, au fil des câlins qui se succèderont – je ne veux surtout pas te briser!
Chère amie, toi qui me fais rire, pleurer et crier – et parfois tout ça en même temps! – tes câlins me manquent. Ta présence à mes côtés a l’effet d’une drogue qui sait créer une douce euphorie et qui, au fil des années, m’a rendue dépendante de toi. Si quelqu’un m’avait prédit que je pourrais me passer de toi pendant tout ce temps, je ne l’aurais pas cru. Je nous prédis des retrouvailles mémorables, d’abord timides, puis un peu trop fortes et peut-être un tantinet criardes. Tu fais partie de mon régime alimentaire de base et j’ose dire que je suis officiellement en sevrage de toi, mon amie, et mes bras te réclament au plus haut point.
Chère collègue, j’ai hâte de te serrer dans mes bras. Car malgré le fait qu’on se parle souvent, qu’on se voit presque tous les jours, il y a cette barrière appelée « mesures sanitaires » qui nous sépare. À la fois si proches, mais aussi si loin l’une de l’autre, cette distance imposée renforce le fait que ce contact humain, aussi minime soit-il, fait naturellement partie de notre esprit d’équipe. Je t’ai certes croisée plus souvent que ma propre famille ces derniers mois, et des liens spéciaux, forts, se sont tissés. Deux mètres peuvent être longs, si on les additionne à l’envie physique qui me hante parfois de te montrer d’un contact naturel que j’apprécie ton aide, ton support, ta présence. Simplement.
Cher être qui n’est plus, toi qui s’es éteint, seul, il y a quelques mois. J’aurais aimé pouvoir te serrer dans mes bras, te dire, une fois de plus, une dernière fois, à quel point tu comptais pour moi, pour nous tous. Si j’avais su que la fin allait être aussi abrupte, j’aurais fait les choses autrement. Sache que tu habites toujours mes pensées, mes rêves, mon cœur. Les yeux fermés, je continuerai de te serrer des millions de fois dans mes bras, à l’infini, et j’irai voir tes proches pour leur voler un peu de toi. Juste un peu. Nous pleurerons ton départ, ensemble. Et je pourrai enfin tourner la page.
Un an, c’est long. On en a, du temps à rattraper. Mais, une embrassade à la fois, j’ose espérer que l’on aura appris à chérir chaque minute qui passe, chaque précieux instant, de cette abstraction appelée temps. Ce temps d’une vie trop courte, ces minutes qu’on aimerait parfois pouvoir acheter en caisse gros format chez Costco, afin de les emmagasiner, d’en faire des provisions. À défaut de piger dans ces réserves qu’on ne peut avoir, je me nourris de l’espoir de revoir chacun de vous bientôt, de vous enlacer, de vous promettre de profiter de chaque seconde qui file trop vite et qui ne reviendra pas.
Pour vrai.
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