À toi, mon bébé né en pleine pandémie,
Avant de t’avoir, je ne pensais pas que nous serions tous en confinement, isolés les uns des autres, sans savoir quand nous pourrions ressortir de chez nous.
J’imaginais tellement ton arrivée entourés de tous nos proches qui, eux aussi, attendaient impatiemment de découvrir à quoi tu ressemblais, de te prendre dans leurs bras et de te bercer jusqu’à en tomber endormis. Ces beaux moments remplis d’amour et d’échanges physiques ont été remplacés par un écran et tes grands-parents t’ont vu pour la première fois de cette façon. Le même appareil qui ne leur a pas permis de sentir ta belle odeur de bébé frais, la douceur de ta peau et d’embrasser tes petites joues.
Lorsque j’étais enceinte, on me disait que c’était dur d’élever un enfant. Que l’expression « il faut tout un village pour élever un enfant » s’avérait véridique. Pour ta santé, nous n’avons pas hésité une seconde à suivre les mesures sanitaires du personnel hospitalier et du gouvernement. Cependant, plus le temps passe, et plus on se rend compte que tous ces beaux moments à te voir évoluer et grandir ne reviendront jamais pour les gens qui nous entourent.
J’ai tant rêvé de faire des cours postnataux avec toi : le yoga, la natation, la Zumba. Nous aurions fait une équipe du tonnerre. Tu aurais aussi pu voir et jouer avec d’autres bébés. Apprendre que tu n’es pas le seul bébé sur Terre. À la place, je te vois chaque jour regarder les petites filles du voisin d’en face s’amuser à jouer à cache-cache et à se lancer le ballon. Tu souris, tu ris, tu me fais signe que tu souhaiterais tellement, toi aussi, aller jouer avec elles. Tu me regardes l’air confus, car tu ne comprends pas pourquoi je ne t’ouvre pas la porte. J’aimerais que tu saches que ce n’est pas l’envie qui manque, tout comme je souhaiterais tellement que tu comprennes pourquoi ce n’est pas un bon moment pour le faire.
J’imaginais que tu allais pouvoir me suivre à l’épicerie et dans les magasins. Qu’on irait dans les musées et les zoos pour découvrir le monde entier. Je me suis dit que tout au long de mon congé de maternité et même après, j’allais pouvoir passer mes fins de semaine à te faire découvrir plein d’endroits pour satisfaire ta curiosité et ta soif de connaissance infinie. Mais tout est fermé, tout est restreint et tout n’est pas approprié pour un petit bébé comme toi. On va dans les parcs, on fait le tour de notre quartier… Mais je sais que toi aussi, tu es tanné d’être pris entre quatre murs. Tu aimerais faire et voir autre chose.
Je te jure qu’on reprendra toutes ces activités et même plus après la pandémie.
En attendant, profitons du moment que nous avons d’être ensemble dans notre petit nid douillet.
Je compathie avec toi. Ce n’est sûrement pas facile à vivre. Mais crois-moi, tu développes une relation importante et rassurante avec ton enfant ! Vois cet obstacle comme une opportunité. Je sais ça fait un peu ésotérique mais il faut que tu le vois comme ça. Comment surmonter cette situation autrement? Je te souhaite de garder un lien significatif avec ta famille et ton entourage. Quand toute cette odyssée sera terminée, tu en sortiras plus lumineuse… pour toi et pour ton enfant.
C’est encore mieux d’être tous les 2 avec papa, vous verrez. Puis, vous aurez tout le temps pour rattraper avec les sorties après. Pire qu’avoir eu un enfant pendant la pandémie, c’est de l’avoir perdu. Bon courage, donnez lui de l’amour, il n’a pas besoin de beaucoup plus.
Qu’est ce que je me retrouve dans tes écrits… mon petit bébé vient d’avoir un an, il est né au tout début de cette pandémie, et aujourd’hui je réalise tout ce qu’il a raté, tous les gens qu’il n’a pas rencontré… et ça, on ne pourra jamais le rattraper…
Je comprends tout à fait
La naissance de mon fils est arrivée au premier confinement. Je suis très proche de ma famille. Cela a été très dure pour moi et pour eux. Mes parents ont pu voir leur petit fils qu’à c’est 2 mois. J »ai vécu mal cet accouchement psychologique et physiquement. Jai eu beaucoup de mal à parler de mon accouchement et ce que j’ai vécu, le port du masque, accouchement, césarienne anesthésie générale et hospitalisation seule avec mon bébé, je me suis enfermé dans une bulle pour me proteger de tout ce qu’il se passé à l’extérieur. J’ai commencé à avoir des hallucinations, tellement j’étais épuisée. Je suis marquée, chaque fois que j y pense j’ai mal, mais j’essaye doucement et sûrement maintenant de relativiser et l’essentiel c’est que nous soyons en bonne santé.
Je vous souhaite beaucoup de courage et des jours meilleurs à venir.