À vous, mes enfants littéralement nés avec une tablette dans les mains, voici de quoi avait l’air la vie avant la technologie.
Quand j’étais jeune, nous avions un téléphone, mais je ne pouvais pas voir qui appelait, me prendre en photo avec ou aller sur internet. Tu ris quand je te dis qu’il était accroché au mur avec un fil, mais rirais-tu toujours si je te disais que je connaissais le numéro de tous mes amis par coeur ? Toi, peux-tu m’en nommer un seul ?
Quand j’étais jeune, je devais marcher jusque chez mes amis pour leur demander s’ils avaient envie de jouer et dans ma classe, j’écrivais des messages sur des petits bouts de papier en forme d’origami que je faisais passer jusqu’à la personne concernée. Aujourd’hui, vous êtes constamment connectés et en un seul clic, vous pouvez être vingt à vous parler peu importe l’heure, le jour et l’année. Mais que vous dites-vous réellement de plus que ce que nous nous disions à l’époque ?
Quand j’étais jeune, lorsque je voulais prendre des photos, j’utilisais un appareil photo jetable qui finissait aux poubelles après avoir fait développer des photos que je n’avais jamais vues auparavant. Chacune d’entre elles était une surprise, sans filtre sur nos visages, et ne nécessitait pas une multitude de reprises pour parvenir à la photo parfaite. C’était juste nous, au naturel et parfois flous et c’est de là que viennent les gros albums remplis de photos en papier glacé que tu aimes tant regarder.
Quand j’étais jeune, nos télévisions étaient grosses, larges, lourdes, et pourvues d’antennes. Il y avait environ dix chaînes à regarder et il fallait se lever pour changer de poste. Moi, je devais attendre six heures le matin pour que la chaîne de télévision diffuse mes émissions et si je manquais mon programme préféré, il était impossible de revenir en arrière rendant chaque minute aussi précieuse qu’un trésor. Avec grand-papa, j’allais parfois aussi au Vidéo Éclair ou au dépanneur du coin pour louer un film VHS et après deux jours nous devions le retourner; alors je te garantis que nous rentabilisions sa location en l’écoutant dix fois par jour. Aujourd’hui, vous, vous allez sur Netflix, Disney+, Amazon Prime, Youtube et vous avez accès au vidéo, à la série ou au film de votre choix en un claquement de doigts; mais que reste-t-il du plaisir de l’attente ?
Quand j’étais jeune, la Playstation, la Xbox et la Wii n’existaient pas. Le seul endroit où je pouvais jouer aux jeux vidéo était sur la télévision de mon oncle abonné à Vidéoway avec la manette de télé. Quand Mario Bros et Mortal Kombat ont fait leur apparition peu de temps après sur mon Sega et Super Nintendo, c’était une véritable révolution. Puis sont venus les ordinateurs et internet sans la connexion ultra-rapide que vous connaissez aujourd’hui. Quand je m’y connectais, des bruits bizarres se faisaient entendre dans presque toute la maison puis la connexion bloquait notre ligne téléphonique au grand dam de grand-maman qui minutait notre temps. Aujourd’hui vous bénéficiez d’une connexion illimitée, mais y passez-vous ce temps supplémentaire d’une façon qui égaye vraiment davantage vos journées ?
Quand j’étais jeune, j’écoutais de la musique sur des cassettes dans mon Walkman. Si j’entendais une chanson à la radio que j’aimais, je m’assurais d’avoir mon Walkman et une cassette en main pour pouvoir l’enregistrer. Ensuite avec internet, j’ai connu Limewire, le site pour télécharger mes chansons favorites. Quand le téléchargement était fini, je mettait un CD dans le graveur de l’ordinateur pour me créer une liste personnalisée. Mes CDs étaient parfaits pour un party dans le sous-sol chez vos grand-parents ou un road trip entre amis. Aujourd’hui, Spotify peut vous jouer n’importe quel morceau en un claquement de doigts, mais l’appréciez-vous autant que celui que j’avais mis des jours à enregistrer du début à la fin lorsqu’il passait à la radio ?
Les choses ont bien changé entre mon enfance et la vôtre. Notre génération a connu, je crois, les plus belles années. Aujourd’hui vous êtes chanceux d’avoir toute cette technologie à votre portée, mais parfois j’aimerais que vous ayez connu cette belle époque dans toute sa simplicité et le plaisir de désirer les choses sans les avoir instantanément entre les mains.
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