anxious woman

Je vis avec cette bête noire qui s’appelle l’anxiété

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Je vis avec cette bête noire qui s’appelle l’anxiété.

Celle qui me gruge petit à petit jusqu’à ce qu’il ne reste que des miettes de moi.

Celle qui m’empêche sournoisement de dormir en m’écrasant la poitrine de toutes ses forces jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer.

Celle qui me regarde de loin, qui s’approche tranquillement et qui saute d’un bond féroce sur moi quand je m’y attends le moins, ne m’offrant aucune issue.

Celle qui me donne le sentiment que peu importe ce que je fais, ce que je dis et ce que je pense, je n’échapperai pas à ses griffes affilées qui me transperceront lentement le cou et qui me laisseront là, gisant à même le sol de ma cuisine.

Celle qui me donne un coup de sabot en plein visage en me répétant sans cesse que je ne pourrai jamais faire mieux et que je suis vouée à l’échec.

Celle qui me traîne à plat ventre, sans pitié, dans les pires moments de ma vie.

Celle qui semble impossible à tuer, puisqu’elle disparait pour un temps, mais réussit toujours à me retrouver quand je commence à oublier son existence.

Celle qui me rappelle chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, que le pire est à venir.

Mais après des années à essayer de l’étouffer, à essayer de la mettre en cage pour pouvoir la laisser crever à petit feu elle aussi, j’ai finalement compris : cette petite bête noire a simplement besoin qu’on prenne le temps de la connaître.

Elle a besoin de se faire rassurer que tout ira bien malgré les obstacles que la vie mettra sur son chemin parce qu’elle a peur elle aussi. Elle a peur de ce que l’avenir lui réserve si elle perd le contrôle.

Elle a aussi besoin de se faire pardonner d’être aussi sauvage par moments, car elle essaie de se protéger à son tour. Se protéger contre toutes les incompréhensions auxquelles elle fait face quotidiennement dans ce monde si complexe.

Elle a besoin que je l’accepte telle qu’elle est, de trouver ce qui lui permet de se nourrir, mais aussi ce qui lui permet de se calmer.

Alors à  grands coups de patience, de persévérance et d’amour, je l’apprivoise.

Et peu à peu, elle devient moins sauvage.

Et peu à peu, elle retourne dans sa cage.

Et qui sait, peut-être un jour y restera-t-elle ?

Crédit : Oleg Shvetsov/Shutterstock.com

Lyssa Legault

Maman monoparentale parfaitement imparfaite d'une petite fille sociable et déterminée mais parfois très bornée, je jongle entre le travail, la famille et, bien entendu, ma vie personnelle.... presqu'inexistante évidemment! Comme si ce n'était pas assez, j'ai la chance d'être maman adoptive d'au moins vingt autres enfants chaque année puisque j'exerce une profession qui demande une patience hors de ce monde et une vessie large comme un éléphant: je suis enseignante. L'écriture est dans ma vie un moyen d'expression libérateur. Je m'embarque donc dans ce monde de partage en espérant rejoindre d'autres mamans à bout de souffle !

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2 Comments

  • Sa ses vrai elle ne te laisse pas de répit mais tu peux la combattre en discutant avec un psychiatre.sa soulage d en parler

  • Elle et moi, ça fait des années qu’on se bat. Pas question pour moi d’apprivoiser un ennemi qui me fait tant de mal. Pourtant … je me dis que grâce à elle, ou grâce à cette lutte, j’ai évité des écueils dangereux et j’ai appris ce qu’était l’empathie.
    Mais quel épuisement…

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