Non, je n’ai pas aimé être enceinte.
Dès le moment où j’ai vu apparaître les deux lignes côte à côte sur mon test de grossesse, j’ai ressenti un mélange d’émotions, qui est rapidement passé du bonheur absolu à l’angoisse pure. Cette façon que les femmes ont de décrire la grossesse comme étant neuf mois d’amour et de gratitude pour ce petit être qui grandit si rapidement en elles, les plus beaux neuf mois de leur vie, moi, je ne les pas vraiment vécus.
Non, je n’ai pas aimé être enceinte.
Je n’ai pas aimé passer neuf mois à avoir peur de l’inconnu, à me projeter dans le futur, à me demander si j’allais être capable de relever le défi de partager mon quotidien avec un petit être dépendant de moi. De douter de mes compétences parentales, de me dire que ma vie va changer du tout au tout et que mes priorités ne seront plus les mêmes.
Non, je n’ai pas aimé être enceinte.
Je n’ai pas aimé passer neuf mois à voir mon corps changer de plus en plus à chaque semaine. Oui, je me trouvais belle enceinte, mais chaque fois que je me regardais dans le miroir, chaque fois que quelqu’un me faisait un commentaire sur la grosseur de mon ventre, je ne pouvais m’empêcher de penser aux cicatrices qui marqueraient mon corps au bout de cette cohabitation. Certains me diront que c’est beau d’avoir porté la vie, que je devrais en être fière, mais ce n’est pas quelque chose de facile à accepter dans le quotidien et pour le reste de sa vie.
Non, je n’ai pas aimé être enceinte.
Je n’ai pas aimé passer neuf mois à avoir peur de l’accouchement et à écouter toutes les histoires d’horreur de ces mères qui se sentaient obligées de raconter comment elles avaient mis au monde leur enfant sans se soucier des conséquences que ces récits pouvaient avoir sur moi.
Non, je n’ai pas aimé être enceinte.
Ce n’est qu’après avoir vu mon bébé pour la première fois et l’avoir pris tout contre moi, que j’ai réalisé que ce parcours côte à côte nous avait simplement permis de nous rapprocher.
Mon enfant, sache que je vais t’aimer pour toute la vie, plus fort et beaucoup plus longtemps que ces neuf mois où tu as grandi au creux de mon ventre.
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