Je suis une mère de jeunes enfants qui s’est oubliée. Une femme avec ses valeurs, ses qualités et ses défauts qui avait des projets et des désirs plein la tête avant de devenir mère. Une femme qui vit dans une relation composée de hauts et de bas, mais de plus de bas que de hauts depuis quelques années.
Je suis une femme qui a voulu combattre ce qui n’allait plus au sein de son couple, qui est partie à la guerre, souhaitant mettre fin au manque d’écoute, au manque de reconnaissance et au manque d’empathie qui y régnaient. Le genre de guerre qui ne se gagne jamais seule, celle qui doit être menée en équipe. Celle qui peut perdurer pendant des années, mais qui s’achève beaucoup plus vite quand un seul membre de l’équipe tente de sauver ce qui reste de son couple terrassé.
Je suis une femme qui a tenté de préserver son couple. Mais au bout de mes forces, lorsque j’ai regardé derrière moi, tout ce que j’ai, c’est une femme qui s’était oubliée. Une femme qui avait donné beaucoup d’elle-même et qui avait trop longtemps espéré. Une femme qui avançait sans regarder devant pour ne pas être confrontée à sa réalité, celle que je tentais tant bien que mal de refouler.
Je suis une femme qui a machinalement revêtu le manteau de la résilience. Ce manteau d’un poids énorme qui, après des années, a commencé à m’étouffer. Tellement que je me sentais de plus en plus vide. Vide comme l’absence d’étincelles dans les yeux, vide comme un cœur qui ne bat plus selon le rythme d’autrefois. Ce rythme qui me rappelait combien j’étais pleine de vie.
Je suis une femme qui voit maintenant clair, qui a mis fin à son couple et qui ne veut plus s’oublier. Une femme qui veut s’affirmer. Je veux être celle qui, comme avant, croquait dans la vie. Celle qui, sans regret, regarde vers l’avenir. Celle qui se réapproprie sa vie.
La vie est trop courte pour se taire quand on ressent le besoin de parler. La vie est trop courte pour ne pas écouter cette petite voix, celle qui nous connaît mieux que quiconque. C’est à chacun de faire ses choix. J’ai choisi de ne plus jamais m’oublier.
J’ai choisi le bonheur.
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