À toi, mon bébé qui n’a pas vu le jour,
Je t’attendais avec impatience. Même avant de te sentir dans mon ventre, je savais déjà que j’allais t’aimer à l’infini. Ton papa et moi t’avons conçu avec amour et tendresse. Nous sentions qu’il manquait quelque chose à notre vie, un petit être qui allait nous combler de joie et avec qui nous partagerions des moments de bonheur immense qui iraient au-delà de nos espérances.
Dès que tu as commencé à bouger dans mon ventre, je sentais que tes petits coups de pied étaient un signe d’impatience. Tu avais si hâte de découvrir le monde extérieur, de sentir l’herbe chatouiller tes petits orteils ainsi que la chaleur du soleil envelopper ta peau. Chaque sensation, je l’ai ressentie telles des ailes de papillon qui battaient à vive allure.
Alors que tu grandissais en moi, je me suis promis de t’aimer sans jugement, de t’accorder tout le temps qu’il te faudrait pour apprendre et te développer sainement, d’être patiente, de te pardonner ton insouciance et tes erreurs de parcours. Ton père et moi avions construit un domicile si accueillant et chaleureux pour toi, un petit nid qui t’aurait permis de te sentir en sécurité. Nous avions préparé ta chambre avec minutie afin que tu te sentes réellement chez toi.
Même si nous ne savions pas encore à quoi tu allais ressembler, nous t’imaginions déjà faire tes premiers pas, dire tes premiers mots, t’accompagner à l’arrêt d’autobus pour ta première journée d’école et choisir tous tes cadeaux d’anniversaire et de Noël en fonction de la liste de cadeaux peu étoffée que tu nous aurais fournie. Nous nous imaginions te porter chez ton ami pour la nuit, pour ensuite revenir te chercher, car finalement, ton lit et ton chez-toi te manquaient. Nous avions si hâte de te raconter des histoires à l’heure du dodo et te réconforter lorsque tu ferais des cauchemars. Nous anticipions ta crise d’adolescence et tes instants de rébellion. Nous voulions être présents avec toi pour t’aider à gérer le stress de ta première entrevue en vue de décrocher ton premier emploi, de revivre les moments exaltants lors de ton premier coup de foudre, suivi de ta première rupture. Nous nous préparions à être fiers de toi lors de l’obtention de ton permis de conduire et de ton diplôme, et finalement, à vivre le moment déchirant où tu nous aurais quittés pour toi aussi, faire ta vie. Nous rêvions de tous ces petits instants si précieux.
Mais la vie en a décidé autrement.
Jamais nous ne pourrons toucher ton visage, caresser tes cheveux fins et te contempler avec amour. Nous ne pourrons jamais entendre le son de ta voix, sentir ton odeur et toucher la douceur de ta peau.
Je garderai toujours en souvenir tes caresses dans mon ventre, tes petits mouvements vifs lorsque je buvais de l’eau froide, et tes sursauts lorsque tu entendais une porte claquer ou un son bruyant. Je me souviendrai de toutes les fois où je caressais mon ventre et que je pouvais te sentir te précipiter pour tenter de toucher ma main, comme pour me dire, je suis là maman, je t’entends, je te comprends.
Je ne pourrai jamais connaître la couleur de tes yeux et de tes cheveux, ni à qui tu aurais ressemblé le plus entre ton père et moi, mais tu resteras magnifique dans mon esprit et ta présence en moi restera gravée à jamais dans mon cœur.
Mon ange, je t’aime.
Bonjour,
J’ai vécu la même chose que vous. Ma fille est décédée le 20 juin dernier à 7 mois de grossesse.
Je me retrouve dans votre message…