Papa, Maman, mon cœur est assez grand pour vous deux

Papa, Maman,

Dans un clignement de yeux, mon monde s’est écroulé. J’ai maintenant deux chambres, deux chats et deux noëls alors qu’on vivait tous ensemble depuis ma naissance.

Vous m’avez expliqué que nous ne serez plus ensemble en me rassurant que ce n’est pas à cause de moi.

Mais comprenez que j’ai de la difficulté à me retrouver dans cette tempête. S’il vous plaît, guidez-moi, aidez-moi à me sentir mieux dans ce tourbillon de changements.

Papa, Maman, j’ai envie de pleurer quand vous parlez de l’autre avec des méchants mots, des mots pas gentils que je n’ai pas le droit d’utiliser moi-même.

Vous croyez que je n’entends pas votre conversation dans l’entrée lors de l’échange de garde, mais j’entends quand vous vous chuchotez des vilaines phrases.

Je ressens la tension, la frustration, les sous-entendus.

Mes yeux sont plus petits que les vôtre, mais je vois vos gestes, j’entends vos soupirs.

Papa, mon cœur se brise lorsque que tu dis que Maman vole ton argent.

Maman, mon coeur se brise lorsque tu dis que Papa essaie de m’empêcher de te voir.

Papa, Maman, mon cœur est assez grand pour donner une place à tout le monde. À vous deux. À mes tantes. À mes oncles. À mes grands-parents. Mon cœur devrait être libre d’aimer tous ceux qui m’entourent.

Ne m’imposez pas de vous apprécier l’un plus que l’autre.

Ne m’imposez pas d’aimer davantage une famille que l’autre.

Ce n’est pas une compétition, j’ai le droit de trouver que la routine est plus amusante chez Papa et d’apprécier davantage les doux câlins de Maman.

Mes épaules sont trop petites pour supporter le poids de votre décision.

Alors Papa et Maman, je ne veux plus être témoin de vos conflits.

Lorsque je suis là, Maman, félicite Papa pour ses bons coups.

Lors que je suis là, Papa, remercie Maman pour ses attentions.

S’il vous plaît, pour mon bonheur, pour mon avenir, formez une équipe invincible.