Chère Joyce,
Je ne te connais pas. Je connais aussi très peu la communauté culturelle à laquelle tu appartenais. Mais j’ai entendu parler de ton histoire à la radio et sur les réseaux sociaux. J’ai aussi vu ta vidéo et je l’ai regardée comme si j’assistais à une scène d’horreur.
Je suis profondément troublée. Et en colère. Et triste. Les mots me manquent pour exprimer à quel point je suis bouleversée par ce que tu as vécu. On a violé ta dignité humaine, toi qui avais besoin de soins, de bienveillance et d’écoute. Au plus fort de ta vulnérabilité, quand tu as imploré de l’aide, on t’a ignorée. On a fait la sourde oreille à la souffrance que tu manifestais puis tu as rendu l’âme. Sept enfants se retrouvent sans maman aujourd’hui. J’ai de la peine. Ces événements n’auraient jamais dû avoir lieu.
Je suis choquée qu’on t’ait traitée de la sorte sous prétexte que tu étais autochtone. Je suis d’autant plus choquée de constater que la haine dont tu as été victime puisse provenir du personnel du réseau de la santé. D’une institution gouvernementale.
Tu étais non seulement membre de la communauté Atikamekw de Manawan, mais tu étais avant tout une femme et une mère. Tu avais le droit d’être traitée avec considération et humanité. Et tes enfants avaient le droit de grandir aux côtés de leur maman.
Je souhaite, pour ta famille, les communautés autochtones et tous les Québécois, que tu ne sois pas décédée en vain. Que ton histoire réveille les consciences et que cesse le racisme dont les membres des Premières Nations sont victimes.
Aujourd’hui, tes proches pleurent, un grand nombre de Québécois aussi. La façon dont tu as été traitée et ta mort ont touché le cœur des gens et je souhaite qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais.
Je ne te connaissais pas. Mais une de tes proches a dit de toi que tu étais une maman douce et aimante. Alors, douce Joyce, prends ton envol et repose en paix. Tes enfants peuvent être fiers de toi.
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