Chère maman,
Quand vous vous êtes rencontrés ton chum et toi, tu ne t’attendais pas à ce qu’il ait un problème de consommation. Tu croyais qu’il profitait tout simplement de la vie ou tu ne l’avais même pas remarqué puisque ce n’est pas écrit dans le front de tous les consommateurs qu’ils ont un problème.
Quand t’as remarqué que c’était plus qu’une passe, tu t’es dit que ça finirait par arrêter, que c’était impossible que ça dure pour toujours. Mais ça n’a fait que stagner ou même, ça a empiré depuis.
Chaque fois que tu lui dis que tu en a assez, ton chum te remplit de belles promesses et toi, tu le crois parce que tu as la conviction qu’il y a du bon en chacun de nous. Et puis il retombe et la roue tourne. Tu l’encourages en persistant à croire qu’il changera tôt ou tard. Qu’il choisira sa famille, parce que la famille, c’est ce qu’il y de plus important. Mais on ne peut pas aider une personne qui refuse de s’aider elle-même et tes espoirs diminuent au même rythme que tes déceptions se multiplient.
Tu t’occupes de tes enfants, vos enfants, plus souvent seule qu’autrement. Tu les cajoles, tu les consoles, tu prends soin d’eux pour deux. Tu essuies leurs larmes lorsqu’ils sont tristes parce que leur père n’a pas tenu une promesse qu’il leurs avait faite. Encore. Tu inventes des excuses lorsque tes enfants te demandent où est papa. Tu refuses qu’ils vivent les conséquences d’avoir un parent consommateur. Tu fais tout pour qu’ils ne se rendent pas compte que leur père est absent et ça fonctionne car pour eux qui ne connaissent rien d’autre, tout est normal.
Tu sais pertinemment qu’il n’est pas un bon modèle pour tes enfants. Tu as peur qu’ils deviennent comme lui à force de l’avoir autour d’eux, qu’ils le prennent comme un exemple à suivre. Tu pries le ciel à tous les soirs pour que ça n’arrive pas parce que tu ne te le pardonnerais jamais.
Tu ne t’accordes aucun répit parce que tu as peur. Tu angoisses à la simple idée qu’il pourrait consommer en la présence de tes enfants. Que son comportement pourrait être inadéquat envers tes enfants sans que tu puisses les protéger. Parce que lorsqu’il n’est pas à jeun, sa personne change du tout au tout. Il devient impatient et a la mèche courte. Alors tu te fatigues de plus en plus chaque jour en te disant que c’est mieux ainsi, que c’est la seule façon de protéger tes enfants.
Tu as honte. Tellement honte que tu ne veux même pas en parler. Personne autour de toi n’est au courant. Tu inventes toutes sortes d’excuses pour expliquer ses absences aux événements pour qu’il continue de bien paraître aux yeux de tout le monde et tu gardes toute cette colère, cette déception et cette tristesse à l’intérieur de toi. Qu’est-ce que dirait ta famille, tes amis et tous les gens autour de toi s’ils savaient ? Tu te dis qu’ils ne comprendraient pas, qu’ils te jugeraient d’avoir pris la décision de fonder une famille avec cet homme et de continuer d’exposer tes enfants jour après jour à sa mauvaise influence.
Tu te demandes pourquoi tu endures tout ça à chaque fois. Pourquoi tu paies pour ses erreurs. Pourquoi tu n’as pas le droit d’être heureuse toi aussi. Pourquoi tu continues de le couvrir. Mais tu ne veux pas être celle qui brise sa famille. Alors, tu suis le courant en espérant des jours meilleurs.
À toi la maman qui a un chum avec un problème de consommation, sache que je te comprends, que je te trouve forte et que tu n’es pas seule. Je sais que tu es rongée par l’angoisse, mais tu as droit au bonheur.
N’aie pas honte d’en parler ou de demander de l’aide.
La seul façon de vraiment s’en sortir c’est de se faire passé avant lui… ❤️… Ho j’ai essayer, je lui si donner une chance … Des chances mais les bonnes veille habitude revenait vite au gallo…
Moi je suis un homme, et c’est la maman qui avait ce problème. Elle avait arrêté un moment, nous avons un enfant mais sa dépendance à repris le dessus par la suite. Quand ça nous arrive il faut garder en tête que ce n’est pas de notre faute si l’autre personne agit comme ça. Il ne faut pas se cacher. Il faut se confier à nos proches, à nos collègues à nos amis ou à un professionnel. Il faut en parler pour trouver une solution. Car c’est difficile d’y voir clair quand à le visage collé sur le problème.
Pour avoir vécu la même situation, j’ai préféré utiliser la carte de la franchise avec ma fille et ce dès son plus jeune âge. Elle comprenait que quand son papa était différent, la boisson y était pour quelque chose. Est-ce que son papa a été un mauvais modèle pour autant? Je ne crois pas. Il était quand même à jeun une bonne partie de la journée et ces moments étaient des bons moments père-fille. Est-ce que le lien ou la relation a toujours été facile? Pas toujours, car s’adapter à « 2 personnalités » n’est certe pas évident pour un enfant. En vivant avec les 2 côtés de la médaille, un père alcoolique, une mère sobre et beaucoup de discussion, elle a su faire ses choix et être en mesure d’avoir des outils et des exemples pour faire face aux situations qui se sont présentées à elle dans son parcours.
De mon côté, j’ai trouvé un endroit génial (Dollard Cormier) où un programme était offert pour les gens ayant un conjoint qui consomme. Ce programme de courte durée, en petit groupe, bien adapté à su m’apporter des outils pour venir me donner le coup de pouce nécessaire afin de mieux cerner les mécanismes de cette maladie, de me donner des objectifs personnels, de prendre du temps pour moi à travers cette situation qui malheureusement était exigeante et essouflante, de mettre mes besoins à l’avant plan et de ME choisir.
Ce ne fût pas toujours facile à travers cette dynamique mouvementée mais ce fût un pas à la fois et surtout… chacun ses choix. J’ai travaillé fort à chercher ce qui me ferais le plus grand bien et j’ai trouvé. Maintenant je me choisis, je fais les activités qui me font du bien et ce sans me sentir coupable.
En parler, trouver des ressources, utiliser des outils appropriés et cheminer à travers tout ça est possible et tellement bénéfique. Il faut juste faire ce tout petit pas…qui en amènera plein d’autres.?