Mon grand, mon aîné, mon bébé,
Tu es tout ça à la fois. Tout ça et bien plus. Tu es le premier, le fonceur, le porteur de ballon qui défoncera toujours les barrières la tête baissée, sans jamais regarder en arrière. Tu es un battant, un courageux, et moi, je t’observe, tantôt de près, tantôt de loin, avec mon sourire derrière une montagne d’incertitudes. Un sourire qui se veut fort, qui vise à te réconforter, mais qui cache tellement de craintes.
Tu seras toujours le premier. Le premier à me sortir de ma zone de confort, à me faire sentir incompétente, à me faire faire du sang d’encre pour toi, à me donner froid dans le dos. Et à me faire réaliser que tu es capable. Capable de tout. Avec ta splendide volonté et la plus grande des insouciances.
Je me rappelle de ton premier jour à la garderie. La veille, je n’avais presque pas fermé l’oeil, le cerveau en ébullition, en train de se noyer sous une tempête de questions sans réponses. C’était la première fois que je te laissais entre les mains de quelqu’un d’autre. Quelqu’un que je ne connaissais qu’à peine, qui pouvait bien avoir les plus grandes compétences au monde, mais qui allait prendre soin de toi, à ma place. Toi, tu m’as regardée l’air de dire que tout allait bien aller. J’ai souri, et je me suis dit que tu étais bien plus fort que moi, au fond.
Je me rappelle de ton premier jour à la maternelle. Du haut de tes cinq ans, tu étais si fier. Une autre étape se dessinait devant toi, et tu avais revêtu tes plus beaux habits pour faire une bonne première impression. Je me suis dit que toi, mon bébé, étais devenu un enfant bien courageux. C’était la première fois que tu mettais les pieds dans une si grande bâtisse, avec autant de gens. Tu as reconnu un ami, puis deux. Et tout à coup, je me suis sentie de trop. Déjà, tu avais fait ton nid, tu m’envoyais la main, rassuré. Bien plus rassuré que moi! Tu étais prêt, bien plus que moi, encore une fois.
Cette année, je te vois une fois de plus affronter toutes ces nouveautés avec brio, mon grand. Tu es un peu plus grand, tu es beaucoup plus fort, et toujours plus courageux que moi. Tu me regardes depuis ton cercle d’amis l’air de dire que je m’en fais toujours pour rien.
Je m’en fais pour toi, mon battant, et crois-moi, ce n’est pas rien.
Chaque année, chaque fin d’été, c’est la même chose. Je me rappelle toutes tes premières fois et j’ai cette même peur qui s’installe sournoisement. Cette main invisible qui vient, chaque année, couper un peu plus le cordon qui nous unit depuis que tu as commencé ta vie, en moi.
Mon bébé, tu seras toujours le premier. Le premier de ma ribambelle d’enfants à me sortir de ma zone de confort, à me faire sentir complètement impuissante, à m’inquiéter sans relâche pour toi. Et à me faire réaliser que tu es capable.Capable d’affronter cette rentrée, malgré sa différence. Tu le feras, avec brio, comme tu as affronté toutes les autres premières fois qui se sont présentées à toi.
Et je serai la maman là plus fière du monde. Comme à toutes les fois.
Très bien cité je pourrais pas dire mieux cest justement ca et ca ma fait pleuré..xx