Mon bébé surprise, je te demande pardon de ne pas avoir sauté de joie en découvrant que je t’attendais.
J’ai été surprise, prise au dépourvu. Moi qui planifie tout, qui ne laisse rien au hasard, ces deux barres roses sur mon test de grossesse, effectué à la va-vite un matin d’intuition, m’ont complètement bouleversée.
Je te demande pardon d’avoir eu peur de l’annoncer à ton père. Ta grande sœur, qui était encore toute petite, m’en demandait tellement que notre couple avait encore du mal à retrouver un équilibre. Et puis nous nous étions mis d’accord : nous ne voulions qu’un seul enfant.
Je te demande pardon d’avoir eu envie d’interrompre notre belle aventure qui commençait à peine. Je l’aurais certainement regretté toute ma vie. Mais je ne voulais pas de cette seconde grossesse, des nausées qui l’accompagnent, de la prise de poids, des vergetures, d’un autre accouchement, des douleurs qui vont avec, des suites de couches tellement désagréables, de la rééducation ô combien pénible.
Je te demande pardon d’avoir été égoïste. Je n’ai pensé qu’à mon bien-être, qu’à mes nuits enfin retrouvées, ta sœur commençant à peine à faire les siennes, qu’à ma ligne, que j’ai mis du temps à récupérer, qu’à mon couple que j’avais besoin de sauver.
Je te demande pardon d’avoir douté de ne pas savoir comment t’aimer, toi, ce deuxième bébé que je n’ai pas désiré. Mon idéal familial était plutôt simple : ta sœur, ton père et moi. La vérité, c’est que je ne savais pas, moi l’enfant unique, comment gérer une fratrie, je n’en voulais pas. Je ne savais pas comment aimer deux enfants à la fois, j’avais peur de préférer l’un à l’autre, de devoir diviser mon amour maternel en deux, de délaisser ta grande sœur, de ne pas prêter assez attention à toi.
Mais sache qu’aujourd’hui, même si beaucoup de questions restent sans réponses, même si les doutes persistent, même si l’accouchement ne me fait toujours pas rêver, je t’attends avec impatience. Le son des battements de ton cœur et les premières images de ta présence dans mon ventre ont tout simplement chamboulé mon cœur de maman.
Toi, petit bébé imprévu, je te prépare un vrai nid douillet. Tu recevras tout l’amour dont tu auras besoin et plus encore. Je te couvrirai de baisers, te cajolerai, t’allaiterai aussi longtemps que je le pourrai. Comme ta sœur, tu ne manqueras de rien et surtout pas d’amour. Nous formerons une famille soudée, je t’en fais la promesse.
L’amour d’une mère est infini, je le sais maintenant que tu grandis en moi.
Tu es un cadeau du ciel, j’ai mis du temps à le comprendre et pour tout ça je te demande pardon.
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