Je le sais, que la définition de l’accouchement ne spécifie pas la façon dont il doit se passer, mais pour moi, c’est par voie basse que ça devait se passer.
Je le sais, que j’ai la chance d’avoir de beaux enfants tandis que d’autres n’ont pas la capacité de tomber enceinte, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, que peu importe la manière, mettre au monde un enfant fait de nous une mère, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, j’ai la « chance » de ne pas avoir déchiré, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, je ne dois pas me dire que c’est de ma faute, que mon corps a failli à sa tâche de femme, que ce sont plutôt les circonstances qui ont mené à la césarienne, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, je ne devrais pas envier, jalouser, vouloir être à la place d’une amie, d’une connaissance, d’une femme qui est sur le point de pousser, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, la vie est faite de rebondissements qu’on ne contrôle pas et que la césarienne était sûrement la meilleure option pour moi et le bébé, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, je devrais regarder vers l’avant, profiter des moments avec mes enfants et oublier le fait que je n’ai pas poussé de toutes mes forces pour ensuite les prendre dans mes bras dans les secondes qui suivent, mais moi, je voulais accoucher.
Je le sais, ou plutôt j’espère, que le temps arrangera les choses et que mes sentiments de culpabilité, d’échec et de faiblesse se dissiperont et que cela fera en sorte que je pourrai un jour dire que moi aussi j’ai accouché, même si c’était par césarienne.
Ton texte est magnifique. J’aurais pu l’écrire.
Lors de premier rdv avec ma sage-femme, elle m’a dit: « c’est bébé qui décide par où il arrive: par la porte ou par la fenêtre. »!
Elle me l’a rappelé quand je l’ai appelé le lendemain de la naissance de mon petit. Elle m’a aussi fait remarqué que s’il n’avait décidé de remonter et de ne plus descendre, mon organe perforé ne se serait pas vu tout de suite et les complications auraient pu être bien plus graves.
Alors je remercie tous les jours mon petit Loulou de m’avoir épargné le pire malgré la déception de n’a pas avoir eu mon accouchement physiologique comme je le voulais.
Tellement ça. Je comprends très bien… Dieu merci, j’ai eu la chance de vivre un avac avec mon second fils, ce qui m’a aidé à me réconcilier avec mon corps et mes pensées.
Mon fils a 4 ans et demi, pourtant, je vis encore avec ce sentiment. J’avais eu la chance d’accoucher naturellement pour son grand frère. Je voulais la même chose pour lui. Je lis votre texte et je pleure à grosses larmes. Un deuil que je n’ai pas encore réussi à faire… Avec le temps, ça s’estompe, mais ça ne disparaît jamais. Mon placenta était praevia. Je n’avais aucune option, pourtant, la cicatrice psychologique laissée par la césarienne est bien plus profonde que la cicatrice physique.
Ton texte est superbe ! Je l’ai moi même vécu il y a 8 ans passé !! J’ai ressenti la même chose ! Rien est perdu j’ai eu 2 autres bébés par voie basses !!! Mais ne garde pas ce sentiment d’échec, de culpabilité pour toi parles en si tu en ressens le besoin et surtout n’oublie pas que tu restes une super maman ??