Chère maman,
Ça fait maintenant plusieurs jours que nous sommes en confinement et je pense tellement fort à toi, si tu savais. Je n’ai hâte qu’à une chose, te serrer dans mes bras. Les quelques jours que nous avons passés sans nous voir ne sont rien dans les faits; il arrive régulièrement que nous ne nous voyons pas pendant des semaines. Mais cette fois-ci, c’est différent car je n’ai tout simplement pas le droit de te visiter et ça me déchire par en dedans.
Je m’occupe de mes enfants, je travaille comme je le peux, j’essaie de rester occupée et de ne pas me laisser envahir par la panique. Je regarde les nouvelles mais pas trop, pour ne pas devenir alarmiste. Je rationalise, je vulgarise, je respire et pourtant, le soir quand je me couche, j’ai peur. J’ai peur pour ma famille. J’ai peur pour toi.
Je m’abrille avec mon impuissance et je m’endors bercée par l’impatience. L’impatience que tout soit terminé, que la vie reprenne un peu de son sens quand je pourrai respirer tout en sachant que mes parents sont bien portants et en sécurité.
J’essaie de voir le positif. De prendre le tout comme une leçon de la vie. Je remets mes priorités en perspective et me demande si ce n’est pas l’occasion de changer cette routine étouffante qu’était ma vie. Je vois ce qui compte réellement et passait en second parce que j’étais trop prise par mes obligations. Je te jure maman que j’essaie sincèrement de grandir dans toute cette situation.
Mais la vérité c’est qu’au fond de moi, je suis une petite fille terrifiée qui aurait bien besoin de toi. Je voudrais me réfugier dans tes bras et oublier que j’ai grandi et que je suis une adulte avec des responsabilités. Je voudrais que tu me protèges comme quand j’étais petite, que tu me consoles, que tu me rassures.
Je veux croire que tout sera bientôt terminé. Je compte les heures avant d’enfin pouvoir sauter dans l’auto et rouler jusque chez toi. Je te promets, maman, que dès que je le pourrai, je vais t’embrasser, te couvrir de «je t’aime» et te serrer si fort dans mes bras que j’en aurai mal.
Parce que même si aujourd’hui je suis maman à mon tour, tu n’en demeures pas moins la mienne.
Que c’est beau… J’ai versé quelques larmes…
Ma fille tu es tres precieuse et je pense a toi tous les jours tous les jours gros bisous
Que c’est beau, très touchant, je pense à toi et ta petite famille tous les jours, j’ai très hâtes de vous visiter, de voir grandir mon petit fils, prenez soin de vous, je m’ennui et je vous aimes beaucoup, bisous ?